Jérôme est victime de violences conjugales : "Plusieurs fois, j'ai voulu me pendre"

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Léa Beaudufe-Hamelin , modifié à
Jérôme subit les violences physiques et verbales de sa compagne. Il voudrait quitter le domicile conjugal, mais n’en a pas les moyens et confie avoir peur pour ses enfants. Sur "La Libre antenne" d’Europe 1, Jérôme demande conseil à Olivier Delacroix au sujet des violences conjugales qu’il subit.
TÉMOIGNAGE

Cela fait onze ans que Jérôme et sa compagne vivent ensemble et leur relation s’est dégradée. Ce dernier est victime de violences conjugales, physiques et verbales. Au micro de "La Libre antenne" sur Europe 1, Jérôme se confie à Olivier Delacroix et raconte avoir reçu un coup de tête, avoir été étranglé et menacé avec un couteau par sa compagne. Ayant appliqué les conseils d’Olivier Delacroix, Jérôme rappellera "La Libre antenne" le lendemain pour faire un nouveau point sur sa situation. 

"Je suis routier, je livrais les McDonald’s. J’ai rencontré ma compagne dans un McDo. J’ai quitté mon travail pour elle. Au début, ça se passait bien. On est allés vivre en Bretagne et ça a commencé à se dégrader. Je ne l’ai pas tout de suite vu. On a vécu ensemble pendant onze ans. Quand je l’ai connue, elle avait déjà une petite-fille d’un an et demi. Cette petite me considère comme son papa. C’est normal, je l’ai élevée. 

Je n’avais pas le droit de voir de copains. Je n’avais plus de contact avec ma famille. Elle a le vin mauvais. Plusieurs fois j’ai voulu partir, je n’en pouvais plus. Elle fermait les portes et prenait mon sac. Un jour, elle a téléphoné à un médecin pour essayer de me faire interner. La police est venue et m’a embarqué pour éviter que ça ne se dégrade davantage. Je leur ai dit que ce n’était pas moi le problème. J’ai peur pour mes enfants, parce qu’on a aussi eu un fils. Il a neuf ans maintenant. 

" Elle m’a mis un coup de boule "

Un jour, elle m’a suivi dans la rue. Elle me tirait par le t-shirt pour m’empêcher de partir. Malheureusement, je lui ai mis un coup de pied pour qu’elle arrête et les voisins ont vu la scène. Je sais que ce n’est pas bien de taper une femme, mais c’était de la défense. Personne ne m’a cru. Un jour, elle avait pris mes papiers d’identité, alors je lui avais pris les siens. Elle est partie dans la cuisine et est revenue avec un couteau. Elle m’a dit : "Tu me rends mes papiers, sinon je te plante." 

Dernièrement, on était chez un copain, on rigolait. D’un coup elle m’a menacé avec son poing. Ils ont continué à rigoler, mais moi, je n’avais plus envie de rire. Mon copain m’a dit qu’il ne la voyait pas comme ça, mais personne ne la voyait comme ça. Quinze jours après, on avait invité des amis. J’ai une copine qui lui a dit ses quatre vérités. Elle m’a regardé avec un regard noir. Je n’ai pas eu le temps de dire ouf, elle m’a mis un coup de boule. Je me suis retrouvé par terre. 

Il n’y a pas que les coups, il y a le verbal. Elle me faisait des reproches. Je n’avais pas le droit de faire le ménage, mais il n’y a pas que la femme qui doit travailler dans la maison, il y a l’homme aussi. Elle cachait mes fiches de paie, je ne savais pas combien je gagnais. Elle gérait les comptes bancaires. Je recevais juste les sms de la banque qui disaient que j’étais à découvert. C’était elle qui faisait les déclarations d’impôts, je ne les voyais pas.

Comment pourrais-je partir, alors qu’elle me demande de l’argent ? Je ne peux rien faire. J’ai appelé une assistante sociale pour qu’elle trouve une solution. Je me bats pour mon fils. Les enfants voient depuis un moment que ça ne va pas. Une fois, on était dans la chambre. J’étais au sol, elle était en train de m’étrangler. Quand elle a vu les enfants arriver, elle a arrêté. Plusieurs fois j’ai voulu me pendre parce que je n’en pouvais plus. Elle a appelé les enfants en leur disant : "Regardez ce que papa va faire". Donc je ne l’ai pas fait."