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A.D
Le médecin et explorateur publie un livre qui présente une cinquantaine d'initiatives innovantes françaises. Sa façon de montrer que des solutions existent dans un pays qu'il juge "en perte de vitesse".

Optimiste ? "Une nature", pour l'explorateur Jean-Louis Etienne. Il doit ce trait de caractère à son parcours. "J'ai construit ma vie, qui n'a jamais été en ligne droite." Après une formation professionnelle de tourneur-fraiseur, il fait médecine, devient interne en chirurgie puis s'oriente vers l'organisation de missions à vocation scientifique et pédagogique. Il a notamment atteint le pôle nord en solitaire. La persévérance est le maître mot de son existence. Dans cette optique, il vient de publier La France des solutions : ces citoyens qui bâtissent l'avenir, un livre qui compile une cinquantaine d'initiatives positives pour lutter contre une "sinistrose installée" en France. Pour en parler, Jean-Louis Etienne était l'invité de C'est arrivé demain

"On a mis des cadres très rigides". Les 50 solutions avancées dans le livre touchent divers secteurs : agriculture, numérique, bâtiment... Il cite ainsi une entreprise du Lot qui produit des pièces de tondeuses selon un savoir-faire ancien, mais en incorporant une dimension de recyclage ou encore une entreprise qui produit des bâches qui équipent des stades mondiaux, tout en prenant garde elle aussi au recyclage. "Cela m'a intéressé de montrer que les choses existent, sont en route." Il souhaite ainsi souligner l'inventivité et l'innovation française. "On a une formation d"ingénieurs de très haut niveau. Malheureusement, beaucoup de nos supers ingénieurs partent ailleurs, dans des pays où l'initiative est plus facilitée. En voulant trop protéger, on a mis des cadres très rigides. La jeunesse a besoin d'une flexibilité qu'on ne trouve pas chez nous. Il faudrait alléger la façon dont un jeune peut mener une entreprise", ajoute-t-il.

Mitterrand lui a proposé un poste. Dans un contexte de campagne présidentielle, le livre s'adresse aussi aux candidats, mais Jean-Louis Etienne ne les blâme pas. "On les interroge souvent sur les choses qui ne marchent pas. On met ce qui marche au deuxième plan. Ce qu'il faut à un leader politique, au futur président, c'est un optimisme, une ambition. Il faut déclencher les potentiels. C'est la jeunesse qui va permettre à ce pays de devenir grand. Il l'a été, il est un peu en perte de vitesse." Lui qui s'est vu proposer un poste à l'environnement par François Mitterrand estime ne pas avoir "le squelette" pour la politique. Il repartira en revanche en mission en 2019 à bord d'un navire flotteur, le Polar Pod, pour étudier l'Océan austral.