«Je ne sors plus» : les Nantais manifestent contre une insécurité grandissante

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Charles Guyard (à Nantes), édité par Juliette Moreau Alvarez , modifié à
À Nantes, une manifestation contre l'insécurité s'est tenue dans les rues de la ville samedi. Ils sont beaucoup à ne plus oser sortir le soir et demandent que cela cesse. Une insécurité que prend au sérieux la municipalité, qui tente tout de même de rassurer les habitants.

Ce premier jour d'octobre a été marqué à Nantes par une manifestation contre l'insécurité. Des riverains et des commerçants ont défilé calmement dans la capitale de la Loire-Atlantique. S'il n'y a eu aucun heurts, la colère des manifestants reste vive. La sixième ville de France gérée par une mairie socialiste fait face à une montée de la violence et de la délinquance au point de défrayer la chronique : un viol, un policier percuté par un scooter, un fusillade… des faits qui se sont produits uniquement cette dernière semaine.

"À partir de 20h30, il y a souvent de la bagarre"

C'est un ras-le-bol qui s'est manifesté samedi après-midi dans le centre ville de Nantes. "Nantes, l'insécurité, on n'en veut pas !" peut-on entendre les protestants scander. Environ un millier de personnes ont bravé la pluie pour composer le cortège. Parmi eux des commerçants, des habitants, des jeunes et des moins jeunes, lassés de devoir faire face à une montée, selon eux, de l'insécurité dans les rues. 

"Moi, je suis favorable à la transition écologique, mais je me dis que je prends ma voiture et je ne vais pas prendre le tramway ni le bus parce que j'ai un risque d'agression", confie cette Nantaise. D'autres femmes ressentent elles-aussi cette peur : "Moi, je suis une personne âgée. Je ne sors plus ni au théâtre, ni au cinéma, ni dans les restaurants. À partir de 20h30, il y a souvent de la bagarre."

"Il faut traiter l'insécurité mais aussi rassurer"

De la bagarre, des intimidations, des agressions, mais aussi un trafic de drogue en pleine explosion, menant même parfois à des règlements de comptes. Mais Nantes connaîtrait en réalité une délinquance à l'échelle de son statut de sixième ville de France. En somme, ce n'est pas pire qu'ailleurs et c'est le principal argument des autorités qui ne nient toutefois pas les problèmes. "Il faut traiter l'insécurité, mais il faut aussi rassurer les habitants pour que ce sentiment d'insécurité disparaisse", explique Bassem Asseh, premier adjoint de la mairie.

Si l'élu est interpellé par les jeunes filles qui n'osent plus sortir le soir, il temporise. "Je ne pense pas que ça soit trop dangereux partout. Je pense qu'il y a des points localisés qui sont risqués et pour lesquels on a mis en place des patrouilles." Pour encore plus de présence de forces de l'ordre dans les rues, Johanna Rolland, la maire de Nantes, va demander mardi au ministre de l'Intérieur le renfort d'une compagnie de 80 CRS permanents.