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Charles Guyard (à Nantes), édité par Laura Laplaud / Crédits photo : MIGUEL MEDINA / AFP
Face aux agressions verbales et parfois physiques que peuvent subir les femmes, certaines d'entre elles ont décidé de ne plus avoir peur et d'apprendre à se défendre. À Nantes, elles sont de plus en plus nombreuses à suivre des cours d'autodéfense.

Associations féministes et syndicats appellent à manifester samedi dans toute la France pour une meilleure protection des femmes victimes de violences, dans l'entreprise, le couple ou les conflits armés, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes. Des rassemblements sont attendus à Paris, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Marseille, Lyon et Strasbourg notamment. 

Des femmes qui, chez elles ou dans l'espace public, ne sont pas à l'abri d'agression verbale ou physique. Pour y faire face, elles sont de plus en plus nombreuses à suivre des cours d'autodéfense, comme à Nantes, dans ce club de krav-maga, où Europe 1 s'est rendue.

"J'ai appris à me défendre"

"Je n'ai pas une adhérente qui m'a dit ne jamais s'être fait toucher dans les transports en commun", affirme Luis, professeur de krav-maga. S'il voit de plus en plus de femmes assister à ces cours, c'est parce que ces dernières n'en peuvent plus d'être constamment pris à partie dès qu'elles sortent de chez elles. "Dans la rue, on sent plus de regards, plus de tension. Des fois, on baisse la tête et on passe notre chemin", regrette Julie.

Et c'est justement pour ne plus subir que Julie s'est mise au krav-maga il y a six ans. "J'ai appris la confiance en moi. J'ai appris à me défendre, à ne pas avoir peur de l'agression. Je ne baisse pas les yeux, je regarde les gens devant moi, le krav-maga m'a appris à avoir cette attitude", assure-t-elle.

"Il faudrait éduquer nos garçons plutôt que d'apprendre aux femmes à gérer leur féminité"

Une attitude qui permet d'anticiper, voire de faire face à une agression selon l'enseignant. "On a souvent des actions à destination des femmes et on leur apprend à quelques petits tips pour essayer d'éviter justement de se faire suivre ou de se faire siffler", explique-t-il avant d'ajouter qu'il faudrait "éduquer nos garçons à éviter ce genre de comportement" plutôt que "d'apprendre aux femmes à gérer leur féminité". Aujourd'hui, le club de Nantes est composé quasiment pour moitié de femmes.