Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a condamné l'intrusion dans la Pitié-Salpêtrière en marge des manifestations du 1er-Mai.
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Jeudi sur Europe 1, la ministre de la Santé a apporté son soutien aux "courageux" personnels de santé de la Pitié-Salpêtrière qui ont dû faire face à l'intrusion de dizaines d'individus en marge des manifestations du 1er-Mai.
INTERVIEW

La scène a profondément choqué. Mercredi, en marge des manifestations du 1er-Mai, des individus se sont introduits dans les locaux de l'hôpital la Pitié-Salpêtrière, dans le 13e arrondissement de Paris. "C'est inqualifiable", a réagi le lendemain Agnès Buzyn au micro d'Europe 1. Interrogée par Audrey Crespo-Mara, la ministre de la Santé s'est émue face à ce qui est "la première exaction à l'hôpital" en marge de mobilisations de ce type. "On devrait prendre conscience du niveau de violence indigne qu'on observe aujourd'hui dans les rues de nos villes. Rentrer dans un hôpital, forcer des grilles, on atteint des sommets d'incivilité."

Agnès Buzyn a salué la réaction des personnels soignants présents. "Ils ont été très courageux, ont eu le bon réflexe de protéger avant tout les patients hospitalisés." La ministre doit se rendre jeudi matin sur place "pour voir les dégâts" et constater, notamment, le vol de matériel informatique qui lui a été rapporté sans plus de précisions. "Je ferai le point avec les équipes", a-t-elle déclaré. 

Blacks blocs ou manifestants venus se réfugier ?

Des individus se sont introduits dans l'hôpital dans l'après-midi, parvenant même à pénétrer dans un service de réanimation, avant d'être délogés par les forces de police. Trente personnes ont été interpellées. Mais les circonstances exactes qui ont menées à cette intrusion restent peu claires. Mercredi, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui s'est rendu sur place en fin d'après-midi, a déclaré que la Pitié-Salpêtrière avait été "attaquée" par des dizaines de militants anticapitalistes d'ultragauche "black blocs". Mais certains participants pointent que des manifestants avaient voulu se réfugier dans l'hôpital après une charge de CRS.

"Il y a peut-être eu plusieurs vagues", a simplement commenté Agnès Buzyn jeudi, tout en précisant qu'une enquête était en cours. Ce qui est certain en revanche, c'est que "les grilles de l'hôpital ont été forcées" puisque toute la partie de long du boulevard de l'Hôpital était fermée. Quant à savoir si des "blacks blocs" se sont introduits dans l'établissement parce qu'un commandant de gendarmerie venait d'y être admis, la ministre a jugé cela peu probable. "Je ne vois pas très bien comment les manifestants sur place ont pu avoir l'information puisque l'admission se faisait par une autre entrée."