Insultes homophobes sur Twitter visant Romero : un internaute relaxé en appel

Après son mariage, Jean-Luc Romero avait été la cible de messages homophobes sur Twitter
Après son mariage, Jean-Luc Romero avait été la cible de messages homophobes sur Twitter © AFP
  • Copié
avec AFP
L'internaute poursuivi pour des insultes et menaces de mort homophobes envers l'élu Jean-Luc Romero a été relaxé au bénéfice du doute. 

La cour d'appel de Paris a relaxé mercredi au bénéfice du doute un internaute poursuivi pour des insultes et des menaces de mort homophobes proférées en 2013 sur Twitter à l'encontre de l'élu francilien Jean-Luc Romero.
En première instance, le tribunal correctionnel avait condamné le prévenu à trois mois de prison avec sursis.

Des propos peut-être tenus par un "tiers". Si la cour d'appel a considéré qu'il ne pouvait y avoir "de débat sur le caractère outrageant et menaçant des messages à l'origine de la poursuite", elle a estimé en revanche "qu'il ne peut être exclu que ces propos ne puissent être le fait d'un tiers". Le prévenu avait fait valoir à l'audience que l'ordinateur sur lequel les tweets avaient été tapés et qui se trouvait au domicile familial "était accessible à de nombreux utilisateurs, notamment à des jeunes auxquels son père dispensait un enseignement bénévole".

Après le mariage, un déferlement de haine. L'enquête lancée autour de six messages violents avait permis aux policiers de remonter la trace de trois d'entre eux dont l'un, signé des "cathos friendly", menaçait Jean-Luc Romero de "l'euthanasier au 9 mm". Dans la foulée de la loi sur le mariage pour tous, Jean-Luc Romero, conseiller régional, adjoint au XIIe arrondissement de Paris et militant associatif, s'était marié en 2013 avec son compagnon sans imaginer le déferlement de haine que son union allait provoquer sur les réseaux sociaux.

"Je venais de me marier, c'était inespéré après dix années de combat et le lendemain j'ai reçu un message bouleversant: un drap avec de la merde dessus et le mot 'le mariage est consommé, félicitation aux époux'. Tout cela était d'une très grande violence", avait confié l'élu à l'AFP en marge de l'audience. "Alors, je me suis dit, il faut porter plainte car si moi, qui suis militant, ça me fait autant mal, qu'est-ce-que cela fera aux plus jeunes ?", avait-il expliqué en rappelant que "30% des gays de moins de 25 ans ont fait une tentative de suicide".