Insultes et menaces contre le Samu de Bayonne pour le décès de Naomi : un homme interpellé

L'auteur des appels qui ont ciblé le Samu de Bayonne va faire l'objet de poursuites judiciaires.
L'auteur des appels qui ont ciblé le Samu de Bayonne va faire l'objet de poursuites judiciaires. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le Samu de Bayonne a fait l'objet d'une série d'appels insultants en marge de la mort de Naomi, décédée en décembre après une prise en charge tardive par le Samu de Strasbourg.

Un homme a été interpellé jeudi et placé en garde à vue à Bayonne, dans les Pyrénées-Atlantiques, pour une série d'appels "insultants" et menaçants mettant en cause le Samu local dans le décès de Naomi Musenga, selon des sources concordantes.

19 coups de fils. Le Dr Tarak Mokni, responsable du Samu au Centre hospitalier de la Côte basque, a déposé plainte jeudi pour "harcèlement" et "outrage" après que son service ait été assailli la nuit précédente d'appels d'un interlocuteur très agressif et insistant, a-t-il indiqué, confirmant une information du quotidien Sud Ouest. "Lors d'une soirée particulièrement chargée en appels, nous avons reçu 19 coups de fils d'un homme. Des coups de fils insultants, violents, agressifs, très personnalisés vis-à-vis du Samu : 'Vous allez payer pour ce que vous avez fait'[...], "vous êtes responsable de la mort de Naomi'", a rapporté le Dr Mokni.

Un homme de 38 ans interpellé. "Nous sommes restés très professionnels, mais 19 appels très ciblés sur le Samu, c'était trop, ça déstabilisait l'équipe, elle était perturbée. Doublement perturbée car mon équipe avait le sentiment que leur métier était saccagé", a-t-il poursuivi. "Une phrase revenait souvent chez eux : 'avec tout ce qu'on fait, on n'a plus qu'à changer de métier'". Une fois la plainte déposée et la police "mise dans la boucle", l'auteur des appels a été identifié. Agé de 38 ans, "fortement alcoolisé", il a été interpellé et laissé en liberté au terme de sa garde à vue jeudi en fin d'après-midi, a indiqué la police. Il fera l'objet de poursuites.

Le personnel soignant perturbé. Le Dr Mokni souligne qu'il "n'aurait jamais porté plainte" s'il s'était agi de paroles agressives venant par exemple "de gens déboussolés, qui ont été déçus par le Samu, qui revivent des déceptions". "Avec l'histoire de Strasbourg cela peut resurgir, (mais) ceux-là je ne leur en veux pas". "Mais ce qu'on a subi à Bayonne dans la nuit de mercredi à jeudi, c'est intolérable, a-t-il lancé. "Oui, il y a eu faute à Strasbourg. De là à saccager le métier et perturber le personnel soignant, non !" Selon lui, "d'autres Samu ont subi des insultes depuis cette affaire, on a eu des retours, des gens qui appellent en disant 'vous n'allez pas faire comme à Strasbourg'".