Inscriptions à la fac : l'enquête qui accable

Université AFP 1280
  • Copié
L.H. avec AFP
Des milliers de bacheliers n'ont pas trouvé de place sur les bancs de l'enseignement supérieur pour l'année prochaine.

Ces révélations vont-elles relancer le débat sur la sélection à la fac ? Une enquête de l'Unef publiée mercredi pointe des tensions croissantes pour s'inscrire dans l'enseignement supérieur. A la mi-juillet, des milliers de jeunes bacheliers sont toujours sur liste d'attente ou sans place à l'université.

Pourquoi cet embouteillage ? "La conjonction de davantage de sélection illégale, de capacités d'accueil réduites à cause des difficultés budgétaires, et d'un nombre de demandes d'inscriptions en augmentation importante fait qu'on a une année particulièrement tendue sur les inscriptions", explique William Martinet, président de l'Unef, premier syndicat étudiant.

Pour l'année 2015-2016, le nombre de demandes d'inscription à l'université est en hausse de 6,5% selon l'Unef. Mais les établissements réduisent dans le même temps leurs capacités d'accueil. La faute à des difficultés budgétaires, mais aussi au prélèvement effectué cette année par le gouvernement dans les réserves constituées par certaines facs.

Baisse des capacités d'accueil. 30% des filières universitaires n'ont pas une capacité suffisante pour répondre à toutes les demandes, pointe l'enquête. Dans une académie comme Besançon, la baisse des capacités d'accueil atteint 10%. Autre exemple : en Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives), filière traditionnellement très demandée, le nombre d'universités qui choisissent leurs étudiants par tirage au sort s'élève à 14 contre 6 en 2014. A Limoges, les capacités d'accueil diminuent de 130 à 80 places.

Dans le cadre de sa campagne SOSinscriptions, l'Unef a recensé plusieurs milliers de bacheliers, "souvent de catégories populaires",  qui n'ont pas pu s'inscrire dans la filière universitaire de leur choix, contraints d'abandonner leur projet d'études ou de s'orienter par défaut.

L'Unef dénonce aussi une "sélection illégale" dans 334 formations réparties dans 54 universités, soit les trois quarts des établissements. En tête de cette pratique, les universités de Paris 4 (46 formations), Paris 1 (23 formations) et Cergy (22 formations).