Inquiétude en Nouvelle-Calédonie après une attaque mortelle de requin

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Une plage en Nouvelle-Calédonie. Image d'illustration. © MARC LE CHELARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Lundi, la baignade a de nouveau été interdite sur une plage où, à faible distance du rivage, la présence de squales de 3 mètres a été observée.

La baignade et les activités nautiques étaient toujours interdites lundi sur la plage très fréquentée de Poé, à Bourail sur la côte sud-ouest de la Nouvelle-Calédonie, où une femme a été tuée le 9 avril par un requin-tigre, ont indiqué les autorités.

Des squales de 3 mètres. La mairie de Bourail avait suspendu cette interdiction trois jours après le drame, mais a été contrainte de la rétablir vendredi, suite à l'observation de quatre grands requins dans le lagon de Poé. Des survols de cette plage touristique ont permis de repérer des squales mesurant entre 2,5 mètres et 3 mètres, à faible distance du rivage.

Un requin tué. Alors que la mairie avait demandé à la Province sud une autorisation de capture et d'éviction de requins dans cette zone protégée, un pêcheur professionnel, entouré d'équipes supervisées par les autorités, a repéré et tué au harpon dimanche un requin-tigre de trois mètres. "Nous ne cautionnons pas cette pêche car on est dans un espace protégé mais le squale était agressif et se dirigeait vers les zones où les gens habituellement se baignent. Il avait en plus l'estomac vide, comme l'a montré ensuite sa dissection", a déclaré Maïré Nozéran, adjointe au maire de Bourail, en charge de l'environnement.

Des actes de chasseur en cause. Selon les scientifiques qui ont examiné l'animal, il ne s'agit pas du requin qui a mortellement attaqué le 9 avril Nicole Malignon, une sexagénaire qui nageait en compagnie de son chien dans 1,50 mètre d'eau. La victime est décédée des suites de ses blessures après avoir eu les avant-bras arrachés. Spécialiste des requins, Philippe Tirard a mis en garde, dans les Nouvelles-Calédoniennes, sur la dangerosité d'un tel nombre de squales "dans un endroit où ils ne devraient pas se trouver", compte tenu de la faible profondeur du lagon de Poé. Cette concentration s'expliquerait par la présence de "points de nourrissage", suite au rejet en mer par des chasseurs de carcasses et de viscères de cerfs et autres gibiers abondant dans la région.