C'est une hausse spectaculaire. Les vols de montres de luxe ont augmenté de 65% en un an et plus particulièrement ces dernières semaines. Deux méthodes se dégagent aux yeux des autorités. La première, dite "italienne", est adoptée par des voleurs ultra-spécialisés qui viennent directement de la région napolitaine et qui y retournent une fois leurs méfaits accomplis.
Des voleurs "professionnels" et des vols avec violence. Leur mode opératoire est bien rodé. Ils agissent de façon ciblée, dans les quartiers chics. Un premier deux roues repère les voitures de luxe et s'arrange pour que le conducteur ait à sortir le bras, en déplaçant le rétroviseur par exemple. C'est à ce moment-là qu'une seconde moto passe pour arracher la montre. Certaines peuvent valoir jusqu'à 150.000 euros.
Mais ce qui inquiète particulièrement les autorités, c'est l'autre filière, venue des pays de l'Est, en plein boom. "On a aussi des gens de l'Est, qui opèrent cette fois-ci plutôt en piéton et avec des vols avec violence. Ils vont agresser les personnes dans des parties communes d'immeubles ou dans un parking après un repérage, par exemple", décrit Vincent Lafon, chef de la sûreté territoriale de Paris, en charge de ces enquêtes.
Une "filière d'écoulement" à identifier. Ils peuvent également "s'attaquer à des gens qui sortent de boîte de nuit en état d'ébriété". Avec ces victimes-là, ils "vont les embrouiller en faisant faire un pas de danse, en leur montrant une prise de judo".
Il est beaucoup plus difficile d'enquêter sur ces faits disséminés. "On a l'habitude de travailler sur des séries, des comportements qui se répètent", explique Vincent Lafon qui ajoute que "tant que la filière d'écoulement n'est pas clairement identifiée, il est difficile d'endiguer le phénomène".
Près de 50% de ces voleurs retrouvés. Ses enquêteurs travaillent en étroite collaboration avec les équipes de voie publiques, les BAC notamment. Début juin, un équipage de nuit a repéré un véhicule dont l’immatriculation avait été signalée par la sûreté territoriale. Leur filature a permis d’interpeller un groupe de malfaiteurs d’origine roumaine dont l’enquête a montré qu’ils étaient l’auteur d’une petite dizaine de vols.
En moyenne, près de la moitié des voleurs sont retrouvés et cela peut parfois réserver quelques surprises. Comme par exemple, ce jour où un touriste asiatique a déclaré le vol de sa montre achetée 50.000 euros à Hong Kong. Après l'interpellation des auteurs du vol, le bijou a été expertisé. Il s'agissait en réalité... d'une contrefaçon qui valait à peine 50 euros.