Course alimentaire 1:41
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Alexandre Dalifard et Noa Moussa , modifié à
Ce mercredi, comme chaque année, l'association Familles Rurales a publié un observatoire des prix. À travers celui-ci, elle a constaté une forte hausse des prix, notamment sur les produits alimentaires. Afin d'aider les ménages les plus modestes, elle demande au ministre de la Santé et de la Prévention une allocation de 65 euros par mois.

Comment protéger les ménages le plus modestes de l'inflation ? Chaque année, l'association Familles Rurales, qui agit en faveur des familles sur tout le territoire, publie un observatoire des prix. Disponible depuis ce mercredi, il indique une nette poussée des prix sur les 12 derniers mois. Une augmentation qui a largement été constatée par l'ensemble des Français. Face à cela, l'association a décidé de contacter le ministre de la Santé et de la Prévention afin de soutenir une mesure permettant d'aider les familles les plus précaires à manger "correctement". Celle-ci consiste à verser une allocation de 65 euros par mois aux ménages les plus modestes.

Les produits bruts moins impactés par l'inflation

En se basant sur les prix Insee, l'inflation sur les produits alimentaires atteint un peu plus de 12%. La logique de l'association Familles Rurales est de suivre les recommandations de l'État qui, notamment par le biais d'un Programme national nutrition santé (PNNS), explique qu'il convient de manger au moins cinq fruits et légumes par jour et par personne. "On se base donc sur ces recommandations pour établir un panier qui soit conforme à ce que le ministre de la Santé attend qu'on mange pour être en bonne santé", indique Nadia Ziane, directrice consommation de l'association Familles Rurales.

 

"Ce panier, quand on prend ces produits n'augmente finalement que de 8%. C'est-à-dire que plus vous consommez des produits bruts et moins l'inflation est importante. Cela s'explique de manière très logique. Comme vous n'êtes pas sur des produits transformés, vous avez un moindre nombre d'intermédiaires et par le fait, une inflation plus contenue des prix", détaille-t-elle.

Le budget alimentation représente 16,3% du revenu des familles au seuil de pauvreté

En prenant le minimum de ce que préconise le PNNS, le panier alimentaire coûte 477 euros par mois. "Ce qui nous inquiète, c'est que pour les 9 millions de ménages les plus précaires, ils n'ont pas les moyens économiques de dépenser cette somme", déplore Nadia Ziane. Afin de définir le seuil de pauvreté, l'association se base sur une famille composée de deux adultes et deux enfants. Si cette famille gagne 2.585 euros par mois, elle est considérée comme étant au niveau de seuil de pauvreté. "Pour leur budget alimentation, elles consacrent 16,3%. Ce pourcentage, pour une famille qui est au seuil de pauvreté, représente 413 euros. Il y a donc un différentiel qui n'est pas neutre", précise-t-elle au micro d'Europe 1 midi.

Une mesure qui pourrait faire économiser l'État français

Alors que le gouvernement conseille à tous de manger sainement pour pouvoir être en bonne santé et éviter notamment à l'assurance maladie de couvrir des frais de santé, les familles les plus précaires n'en ont pas nécessairement les moyens. "C'est la raison pour laquelle, cette année, on a décidé d'appeler le ministre de la Santé et de la Prévention à investir davantage dans la prévention, c'est dans son nom", explique la directrice consommation de l'association. Selon la direction générale du Trésor, 20 milliards d'euros sont dépensés chaque année pour soigner des pathologies qui peuvent être évitées. 

"La mesure qu'on soutient, aider les familles avec une allocation de 65 euros par mois, coûterait à l'État 7,2 milliards d'euros. On peut donc investir cette somme pour que les gens s'alimentent sainement et on évite de dépenser 20 milliards d'euros. On marche un peu sur la tête quand on se rend compte que le ministère de la Santé s'exprime que très peu sur le sujet de l'alimentation", s'indigne Nadia Ziane. Reste à savoir si Bercy verra les choses de la même manière.