Zvi Ammar, le président du Consistoire israélite de Marseille. 3:18
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Zvi Ammar, président du Consistoire israélite de Marseille, déplore d’avoir à demander à sa communauté d’enlever la kippa, après l’agression d’un enseignant juif. 
INTERVIEW

La communauté juive de Marseille craint pour sa sécurité. Le président du Consistoire israélite de Marseille, Zvi Ammar, a "incité" mardi les juifs de la ville à "enlever la kippa", au lendemain de l'agression à la machette d'un professeur juif. "Que dans un pays comme la France, une puissance mondiale, le pays des droits de l’homme, on en arrive à prendre une mesure aussi ridicule est malheureusement nécessaire", a déploré le religieux au micro d’Europe 1, mardi soir.

"Je ne veux pas qu’il arrive un malheur". Cet appel intervient au lendemain de la violente agression d’un enseignant juif par un adolescent armé d’une machette, au nom du groupe Etat islamique. "On doit dans des situations exceptionnelles prendre des décisions exceptionnelles. Je le fais avec beaucoup de tristesse, j’ai mal au ventre quand je lance cet appel. Malheureusement, on peut facilement être identifié et donc agressé, et je ne veux pas qu’il arrive un malheur à aucun de nous. Je ne m’attendais pas du tout à en arriver là", s'est désolé Zvi Ammar.

"Des barbares prêts à tuer". Le président du Consistoire israélite de Marseille n’incite cependant pas sa communauté à se cacher. "Se cacher, non !", assure-t-il. "Le fait de ne pas porter la kippa signifie qu’on ne veut pas être identifié comme juif. J’espère que ça va être pour une très courte durée, mais aujourd’hui il y a des barbares qui sont prêts à tuer. Tout peut arriver. Donc je demande avec beaucoup de peine à ma communauté de retirer la kippa provisoirement." 

 

>> Mis à jour à 18h52. Le grand rabbin de France et le Crif se sont opposés à l'abandon provisoire du port de la kippa à Marseille, voulu par Zvi Ammar.