Incendies : "Nous avons déjà consommé tout le stock de retardant pour l'année"

Stéphane Bouillon, préfet de la région PACA, a fait le point pour Europe 1 sur les incendies en cours et rappelle à quel point 2017 est une année difficile en termes de feux de forêt.
Stéphane Bouillon, préfet de la région PACA, a fait le point pour Europe 1 sur les incendies en cours et rappelle à quel point 2017 est une année difficile en termes de feux de forêt. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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G.D , modifié à
Stéphane Bouillon, préfet de la région PACA, a fait le point pour Europe 1 sur les incendies en cours et rappelle à quel point 2017 est une année difficile en termes de feux de forêt.
INTERVIEW

La situation reste critique dans le sud de la France en ce qui concerne les incendies. Stéphane Bouillon, le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et des Bouches-du-Rhône, se montre notamment très inquiet pour le Var, plus particulièrement à Artigues, où "le feu est en progression", mardi matin. "C'est le Var qui sera aujourd'hui le département le plus compliqué", explique-t-il au micro d'Europe 1. Il promet donc d'y "mettre énormément de moyens", parmi lesquels 19 avions.

Une année "assez difficile". La situation va durer "jusqu'à mercredi soir", confie Stéphane Bouillon, qui précise qu'une chute des vents est prévue pour jeudi : "A ce moment-là, nous devrions, je l'espère, pouvoir souffler un peu et reconstituer la force des hommes, le matériel, qui souffre beaucoup. Il faut également reconstituer le retardant. En un mois de saison de feu, nous avons consommé tout le stock pour l'année et nous n'en sommes même pas encore au mois d'août. L'année est assez difficile."

"Il va nous falloir beaucoup de moyens", ajoute Stéphane Bouillon, qui se réjouit par ailleurs de voir que "la solidarité nationale joue à fond" : "Le ministre de l'Intérieur nous envoie des colonnes de toute la France qui viennent aider leurs camarades ici." Au total, les pompiers "sont plus de 2.000" à lutter actuellement contre les incendies, "entre 1.000 renforts qui viennent de l'ensemble de la France et 1.000 qui sont sur le terrain, qui interviennent et se relaie pour tenir face aux trois jours de mauvais temps que nous allons avoir".

"Habitations menacées" en Corse. "Nous n'avons vécu pour l'instant qu'une première journée de vent mais aujourd'hui et demain on nous annonce encore un vent très fort", précise-t-il avant d'assurer qu'il n'y a "aucune victime à ce stade". Mais en Corse, où "1.500 hectares ont brûlé" et où il existe encore un "flanc virulent qui va être attaqué dès ce matin (mardi) par les Canadairs", "il y a des habitations menacées". "Nous espérons pouvoir en venir à bout d'ici la fin de la matinée", ajoute-t-il. "Heureusement, aujourd'hui la météo semble plus favorable pour ce qui concerne les vents en Corse", se réjouit celui qui est aussi le préfet de la zone sécurité sud.

En ce qui concerne l'incendie dans le Vaucluse, où "800 hectares ont brûlé", le feu est "en cours de maîtrise" : "Nous pensons pouvoir en venir à bout dans le courant de la journée et celui-ci devrait être maîtrisé assez rapidement." C'est donc sur le Var, où deux incendies sont en cours, que Stéphane Bouillon porte la plus grande partie de son attention. 

"Feu extrêmement important" vers Saint-Maximin. A La Croix-Valmer, le feu est "toujours extrêmement virulent et extrêmement difficile à maîtriser", en plus d'être "extrêmement complexe" en raison du "peu de moyens pour y accéder" et "beaucoup de maisons dans le secteur. "Mais le feu qui nous inquiète le plus dans le Var aujourd'hui, c'est Artigues vers Saint-Maximin", prévient le préfet : "Nous avons un feu extrêmement important que nous allons essayer d'attaquer le plus vite possible."

Cette situation grave pousse Stéphane Bouillon à appeler à la plus grande vigilance. "Nous sommes très attentifs à rappeler aux gens qu'ils ne faut pas jeter de mégot par la fenêtre, même s'ils fument en voiture. Il vaut mieux mettre ça dans une boîte en fer parce que dans ces circonstances, n'importe quelle étincelle peut partir", explique-t-il avant d'ajouter : "Cette nuit nous avons eu encore des départs de feu. Une ligne à haute tension a cassé sur Marseille et ce sont quatre hectares qui sont partis en fumée." La plus grande vigilance est donc de mise face à ce fort risque d'incendie et cette météo défavorable dans le sud de la France.