Incendie de Lubrizol : les riverains maintiennent la pression

Lubrizol
(Image d'illustration.) © LOU BENOIST / AFP
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Hélène Terzian, édité par Romane Lizée
Plusieurs collectifs citoyens ont organisé un dépôt de gerbe devant l’usine Lubrizol à Rouen vendredi, alors que le comité de suivi se rendait lui aussi sur place. Ils étaient une vingtaine de riverains devant l’entrée du site en combinaison blanche et masque sur la bouche, à faire retentir artificiellement une "sirène citoyenne".
REPORTAGE

Extinction rébellion, Union des victimes de Lubrizol, Association des sinistrés de Lubrizol… Plusieurs collectifs citoyens ont organisé un dépôt de gerbe devant l’usine de l’entreprise classée Seveso à Rouen (Normandie) vendredi, alors que le comité de suivi se rendait lui aussi sur place. Un moyen de rappeler qu’ils attendent toujours des réponses après l’incendie du 26 septembre dernier, quelques jours après que la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne a esquissé des "pistes d’amélioration" en matière d’information et d’enquête.

Ils étaient une vingtaine de riverains devant l’entrée du site en combinaison blanche et masque sur la bouche, à faire retentir artificiellement une "sirène citoyenne". Aux dernières notes de la sirène, un membre des collectifs réunis déclare, le ton grave : "Petit message à notre préfecture qui aurait pu prévenir ses habitants très tôt le matin et souvenir à tous les citoyens par dizaine de milliers pollués et lubrizolés."

La directrice de Lubrizol France dit "comprendre les craintes des riverains"

"On ne sait pas d’où est venu cet incendie, il y avait beaucoup de produits toxiques… J’en ai gros sur le cœur car ça a été vraiment mal géré du début à la fin", lance le président du collectif de riverains Lubrizol, Simon De Carvalho, à une représentante de Lubrizol sceptique. "Toutes les analyses montrent qu’il n’y a pas d’incidences négatives pour la santé et l’environnement, ça a été prouvé… Qu’est-ce que vous faites de ça ?", rétorque de son côté la responsable.

"C’est dommage qu’ils ne soient pas venus à la commission et je comprends les craintes des riverains", reconnaît la directrice général France de Lubrizol Isabelle Striga. "Maintenant il faut que tous ensemble on tourne la page et qu’on s’écoute. Nous avons des choses à dire, des choses à expliquer et les riverains ont des questions à poser. Ce serait bien qu’on se rencontre."