Immeubles effondrés à Marseille : trois ans après, tout reste à faire selon les associations

marseille 1:47
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Stéphane Burgatt
La cité phocéenne commémorait ce vendredi les trois ans de l'effondrement de deux immeubles de la rue d'Aubagne qui ont fait huit morts. Sur le terrain, les riverains sont en colère et les associations regrettent que la rénovation du parc immobilier n'aille pas assez vite pour éviter d'autres catastrophes.
REPORTAGE

C'est un triste événement qu'a célébré Marseille ce vendredi. Il y a trois ans, l'effondrement de deux immeubles de la rue d'Aubagne faisait huit morts dans la cité phocéenne, où l'émotion est toujours présente. La cérémonie s'est déroulée au pied de la "dent creuse", là où se tenaient les immeubles, avec beaucoup de retenue et de dignité. La foule a observé huit minutes de silence, en présence des familles des victimes, qui portaient les portraits de leurs proches disparus en scandant leurs noms à plusieurs reprises.

"De la colère et de la tristesse"

Mais les années ont beau passer, la douleur reste toujours aussi vive, comme témoigne Zohra Boukenouche, membre du "Collectif du 5 novembre", une association qui combat le mal-logement et la pauvreté à Marseille : "Trois ans après, c'est toujours de la colère et de la tristesse. Huit personnes sont quand même mortes sous les décombres. Quand on est dans son logement, on est censé être serein et là, le logement a été la tombe de ces personnes. Il y a quelques avancées, mais pas assez."

Le drame avait mis au jour les problèmes liés aux logements insalubres à Marseille. Mais trois ans après la catastrophe, tout reste à faire selon les associations locales. "Les choses avancent beaucoup trop lentement. Le rapport Nicol [sur l'état du parc immobilier de Marseille, NDLR] parlait de 40.000 logements. Ça fait à peu près 4.000 immeubles. On en a évacué 800, maintenant il faut les réhabiliter. On sait qu'on a des centaines, voire des milliers d'autres immeubles à traiter. Trois ans après le drame, on continue à évacuer près de 30 ménages tous les mois. Il faut se rendre compte du drame que c'est, alors qu'on manque cruellement de logements dans cette ville. On arrache des gens à leur quotidien", déplore Florent Houdmon, de la fondation Abbé Pierre dans la région Paca.

Actuellement, près de 1.400 marseillais seraient relogés dans des logements provisoires, des hôtels ou des appart'hôtels.