Ils dérobaient des 4x4 de luxe et les revendaient au Mali : vingt personnes interpellées en région parisienne

© direction générale de la police nationale
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Pierre de Cossette, édité par Anaïs Huet
Les malfaiteurs avaient mis au point une méthode particulièrement élaborée pour s'emparer des véhicules et les envoyer ensuite à l'étranger.

Une vingtaine de personnes ont été interpellées cette semaine en Ile-de-France - principalement dans le Val d'Oise - soupçonnées de prendre part à un important trafic de 4x4 de luxe. Les véhicules, des Range Rover HSE dont le coût est estimé, au bas mot, à 70.000 euros, étaient volés en région parisienne, puis acheminés vers le Mali. Le tout grâce à un professionnalisme qui peut surprendre.

Des balises GPS collées sous les voitures. Le maître mot des malfaiteurs : discrétion, prudence, et pas de violence. Hors de question pour ces délinquants d'attirer l'attention en extirpant de force un conducteur de son 4x4 au feu rouge. La bande prenait soin d'éviter tout contact avec le propriétaire. D'abord, ils effectuaient un repérage. La plupart du temps, les 4x4 étaient stationnés dans les rues ou les parkings des beaux quartiers parisiens. Puis les voleurs glissaient des balises GPS sous les voitures pour les suivre à distance. Une méthode empruntée aux enquêteurs, qui leur permettait d'aller les voler au meilleur moment. Parfois même, ils opéraient en filatures.

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Une technique bien rodée. Une fois volés, les 4x4 étaient déposés pendant plusieurs jours sur des parkings publics pour s'assurer qu'ils n'avaient pas de système de géolocalisation interne et que la police ne venait pas les récupérer. Ils étaient ensuite emmenés dans un entrepôt, puis chargés dans un camion, direction les ports du Havre ou d'Anvers, où ils étaient placés dans des conteneurs qui faisaient route vers le Mali. Là, les véhicules étaient revendus.

En dix mois d'investigations, l'Office Central de Lutte contre le Crime Organisé (Oclco) de la police judiciaire, la PJ de Versailles et les gendarmes de la Section de recherches de Versailles, ont pu récupérer certaines de ces voitures à temps, notamment quatre lors des interpellations. Un trafic qui représente au minimum une cinquantaine de 4x4, soit trois millions d'euros de préjudice.