Pierre Flamen a combattu lors de la bataille de Diên Biên Phu, il y a 65 ans. 0:54
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Romane Hocquet, édité par Clémence Olivier , modifié à
Pierre Flamen, 89 ans aujourd'hui, fait partie des derniers survivants de la bataille de Diên Biên Phu. Sur Europe 1, mardi, il revient, 65 ans plus tard, sur cette traumatisante défaite de l'armée française.
TÉMOIGNAGE

Diên Biên Phu, c'était il y a 65 ans. Le 7 mai 1954, l'armée française tombait sous l'assaut des troupes vietnamiennes dans le nord du Vietnam actuel avec au passage de lourdes pertes : 2.000 à 3.000 soldats morts ou portés disparus mais aussi 10.000 prisonniers. Parmi eux, Pierre Flamen, 89 ans aujourd'hui. Il fait partie des derniers survivants. A l'époque des faits, il avait 23 ans et une trentaine d'hommes sous ses ordres.

"On n'avait plus rien à manger, plus de munitions"

"C'était la première fois qu'on était confrontés à ce type de combats. On était dans la tranchée, il faisait nuit, ça tirait de partout. On n'avait pas connu ça jusqu'alors car elles (les troupes vietnamiennes) n'avaient pas de canons", se souvient l'ancien chef de section. "On n'avait plus rien à manger, on n'avait plus de munitions. Le sang n'arrivait plus non plus pour les blessés. Ceux qui étaient tués sur les points d'appuis restaient. Souvent ils servaient de parapets, on les mélangeaient avec de la terre. On n'était pas du genre à s'émouvoir, on était tannés dans ce domaine", assure-t-il.

"C'était un piège"

Jamais, Pierre Flamen et ses camarades n'ont cru à la victoire. "Non jamais, c'était impossible, c'était un piège. Quand on est encerclés qu'on ne peut pas partir, on savait que de toute façon on finirait mal. On est partis sachant qu'on n'en reviendrait pas par avion. On est rentré à pied mais prisonnier", poursuit l'ancien militaire. Il assistera mardi à la cérémonie en hommage aux soldats morts durant la bataille, à 18h, sous l'Arc de Triomphe.

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En bas, à droite, Pierre Flamen, à l'âge de 23 ans. (Crédit : Romane Hocquet, Europe 1)