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Anaïs Huet
Invité du Club de la Presse vendredi, Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, a appelé à ne pas opposer les pauvretés.
INTERVIEW

Interrogé par Le Club de la Presse vendredi, Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, a expliqué ressentir très fortement le "désespoir" des personnes qu'il reçoit, "parmi ceux qui sont le plus éloignés de l'emploi ou de solutions de logement".

Une concurrence avec les réfugiés ? Ce désespoir peut parfois entrer en confrontation directe avec la problématique de l'accueil des réfugiés en France. Certaines personnes, en situation de pauvreté, peuvent se sentir léser par rapport à des Syriens ou des Irakiens, arrivés récemment sur le sol français. Christophe Robert a rappelé l'importance de la "pédagogie" dans ce genre de cas. "Il faut être vigilant à bien expliquer ce qui est en train de se passer". "On voit des élans de solidarité d’un maire ou d’habitants pour accueillir des réfugiés qui fuient la guerre. Et que tout d'un coup, on verrait sortir des logements du chapeau. En réalité, ce n'est pas comme cela que ça se passe", a-t-il assuré. Dans certaines zones du pays, le logement social est vacant. "On constate que proposer à des SDF à Paris de venir habiter dans la Creuse, ça ne fonctionne pas. Mais des migrants, qui ont le statut de réfugiés, si", a soutenu le délégué général de la Fondation Abbé Pierre.

Pour Christophe Robert, il faut à la fois aider les personnes en situation de grande précarité en France, et les réfugiés. "On ne peut pas se retrouver dans une concurrence de la pauvreté, de la misère", a-t-il martelé.