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Sandrine Prioul, édité par Laura Laplaud / Crédit photo : JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
Dans plusieurs régions de France, la météo est si pauvre en pluie que les agriculteurs l’ont annoncé : ils commenceront les moissons très en avance, dès la semaine prochaine. Mais pour certains, le travail agricole s’annonce plus complexe en raison d'un fléau qui sévit déjà depuis quelques temps, le vol de GPS et des écrans de contrôles des engins agricoles.

Dans l’ouest, zone rurale au carrefour de la Mayenne, du Maine-et-Loire et de la Loire-Atlantique, un cambriolage d'ampleur a eu lieu dans plusieurs entreprises de travaux agricoles le week-end dernier. Ce qui a déclenché la colère de chefs d'entreprises, qui se sentent démunis tant le préjudice est important. Au point de vouloir se faire justice eux-mêmes et aller récupérer leur matériel supposément caché dans un campement de Roms. La tension monte sur place et les autorités veulent éviter les débordements.

"Ils sont bien renseignés, on ne sait pas comment"

Ce sont des cambriolages menés comme des opérations commando. À chaque fois, 100.000 euros de matériels connectés au tracteur ou moissonneuse se sont envolés. Ils vont alimenter des réseaux de recel dans les pays de l'Est. Jérôme Coulon, victime pour la quatrième fois, se dit lâché par ses assureurs. "Pour venir directement, passer par des champs, passer à côté de tous les pièges qu'on peut mettre pour éviter ces phénomènes-là, ils sont bien renseignés, on ne sait pas comment", constate-t-il.

Un réseau professionnel et opaque

Ces patrons d'entreprises ont décidé de se faire justice eux-mêmes et d'aller récupérer leur matériel dans des campements de Roms. Mais les autorités prennent le phénomène au sérieux. Pour David Lecomte, cela pourrait dégénérer. "Quelqu'un qui s'est fait rouler trois, quatre fois, avec la fatigue qui va se greffer parce qu'on va arriver dans une période de récolte où tout le monde va être fatigué, et tout le monde sous-tension, un face-à-face dans un moment un peu compliqué... Il ne faudrait pas arriver au drame", avance-t-il.

Du côté de la gendarmerie, on assure que les patrouilles vont s'intensifier. Le temps peut-être de démanteler un réseau, dit-on professionnel et opaque.