"Il est mort de mes mains" : une psy raconte aux assises le meurtre de son ex-mari violent

Le corps avait été repêché dans les calanques de Marseille, le visage "enrubanné" comme une momie par un ruban adhésif marron. © JACQUES DEMARTHON / AFP
  • Copié
avec AFP

L'accusée, une psychologue-clinicienne âgée de 61 ans, qui encourt la perpétuité, a raconté mercredi la nuit où elle a tué son mari, bipolaire et violent. 

"Il est mort de mes mains": Annie Slama, jugée pour le meurtre de son ex-mari bipolaire et violent, a raconté mercredi devant les assises des Bouches-du-Rhône la nuit où prise de "ras-le-bol" et "débordée", elle l'a tué.

L'accusée, une psychologue-clinicienne âgée de 61 ans, qui encourt la perpétuité, conteste toute intention homicide. Les médecins légistes n'ont pas pu déterminer si elle avait étouffé de ses mains Jacques Métais, 66 ans, son ex-époux dont le corps avait été repêché en octobre 2010, ou si elle l'avait tué en apposant du scotch d'emballage sur son visage.

Une vie conjugale violente. "Il est mort de mes mains, mais dire que je l'ai tué, c'est dur à dire", a expliqué l'accusée devant les jurés, visiblement accablée. Séparée depuis 2005 de Jacques Métais, elle affirme avoir été "débordée par différentes émotions, la révolte, le ras-le-bol". Évoquant une vie conjugale émaillée de grandes violences, Annie Slama affirme, que ce 26 septembre 2010 dans le cockpit de son catamaran amarré à Bandol, dans le Var, Jacques Métais avait été pris d'une nouvelle crise provoquée par l'alcool. Après une bordée d'insultes, il l'avait saisie à la gorge devant son refus d'un acte sexuel réclamé de façon très ordurière.

Bandelettes de scotch sur le visage. Elle s'était "retrouvée confrontée exactement aux mêmes horreurs que quelques années auparavant. Alors oui, je suis révoltée, j'en ai marre". Le couple chute et, au sol, l'accusée, un genou sur la cage thoracique de la victime, appose ses mains sur son visage jusqu'à ce qu'il lui lâche le cou. Se rendant compte qu'il ne respire plus, "terrorisée", elle lui colle aussitôt des bandelettes de scotch sur le visage.

Un corps repêché dans les calanques de Marseille. Le corps avait été repêché dans les calanques de Marseille, le visage "enrubanné" comme une momie par un ruban adhésif marron, les mains enchaînées et le corps lesté par une ancre d'une vingtaine de kilos. Selon les experts légistes, Jacques Métais est mort par asphyxie, conséquence d'une suffocation. Autre certitude: le montage qui a servi à lester le corps pour le jeter par-dessus bord a été installé post mortem.