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avec AFP , modifié à
"Lundi matin, le taux de grévistes est de 100%, les agents grévistes sont assignés et donc travaillent, cela concerne une cinquantaine d'agents", a déclaré à l'AFP Frédéric Louis, secrétaire de la section CFDT du CHU de Rouen.

Le personnel des urgences du CHU de Rouen a entamé lundi une grève illimitée pour protester contre la dégradation de ses conditions de travail et le manque de moyens humains et matériels, a-t-on appris de sources concordantes. La direction de l'établissement a évalué le taux de grévistes à "24%, selon les règles de la fonction publique". Le préavis a été déposé par la CFDT, la CGT, Sud et FO. "Lundi matin, le taux de grévistes est de 100%, les agents grévistes sont assignés et donc travaillent, cela concerne une cinquantaine d'agents", a déclaré à l'AFP Frédéric Louis, secrétaire de la section CFDT du CHU de Rouen.

38 grévistes sur 158 selon le CHU

"On a 38 grévistes recensés sur 158 agents dans le service. C'est assez important. Il y a une mobilisation des agents qui n'est pas négligeable et à prendre au sérieux", a indiqué à l'AFP Bertrand Cazelles, directeur général adjoint du CHU, rappelant que le plan blanc a été déclenché il y a quinze jours dans l'établissement. La différence avec les chiffres fournis par la direction s'explique par le fait que cette dernière comptabilise l'ensemble du personnel, y compris non soignant, selon M. Louis.

"Il faut que l'Agence régionale de santé prenne conscience des difficultés de l'hôpital public. Hormis du recrutement, il n'y a pas grand-chose à faire", a estimé le syndicaliste. Selon Frédéric Louis, une cinquantaine de lits sont fermés sur l'ensemble du CHU, en raison des difficultés de recrutement et une quarantaine de postes d'infirmiers ne sont pas pourvus. "Tout cela entraîne une désorganisation aux urgences. Les collègues des urgences sont débordés à cause de patients qui stagnent du fait d'un manque de lits", a-t-il expliqué.

"Situation particulièrement critique"

"On est dans une situation particulièrement critique", a reconnu Bertrand Cazelles, évoquant "une très grande tension sur les urgences". "On a des patients qui restent trop longtemps aux urgences faute de lits d'aval disponibles. Tous les leviers sont mobilisés pour essayer de recruter. Pour faire face, on utilise largement le dispositif des heures supplémentaires majorées. Cela nous a permis de fermer moins de lits que ce que prévoyaient les premières simulations", a-t-il ajouté.

Un infirmier urgentiste du CHU, qui a souhaité garder l'anonymat, espère pour sa part que les soignants des urgences "ne soient pas appelés pour boucher des trous dans d'autres services, entraînant le recrutement d'intérimaires, qui sont moins efficaces, aux urgences".