Les habitants de Saint-Lys craignent pour leur sécurité. (Image d'illustration) 1:53
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Benjamin Peter
Dans la commune de Saint-Lys en Haute-Garonne, un Centre de Préparation au Retour va ouvrir ses portes dans une ancienne maison de retraite. L'établissement hébergera 120 personnes pendants plusieurs semaines. Une annonce qui a provoqué l'inquiétude des habitants et du maire, qui s'y opposent.

Direction Saint-Lys, commune de 9.000 habitants au nord de Toulouse. Dans cette commune, un Centre de Préparation au Retour doit ouvrir dans une ancienne maison de retraite, pour héberger 120 migrants entre un et trois mois avant leur expulsion du territoire. Le maire dénonce un projet démesuré face aux équipements de sa commune. Comme beaucoup de Saint-Lysiens, Gérard ne veut pas de ce centre de préparation. "Ça me déplaît énormément avec toutes les nuisances que ça peut engendrer : des vols, des agressions", dénonce cet habitant.

Sur le fronton de la mairie, on peut lire "non au projet imposé par l'État". La Ville a découvert au printemps 2021, sans jamais avoir été concertée, qu'il allait voir le jour. Le maire, Serge Deuilhé, n'est pas opposé à accueillir ces étrangers déboutés de leur demande d'asile le temps qu'ils rentrent dans leur pays... mais pas autant.

"On est prêts à accueillir une partie, mais pas à ce niveau-là. Ça fait trop de monde. Et quand on nous oppose la rentabilité économique, je crois qu'on ne peut pas parler de rentabilité économique... On peut participer, mais de manière raisonnée."

"Les gens commencent à sécuriser leur maison"

Serge Deuilhé souhaiterait que son village ne soit pas le seul mis à contribution. Initialement, le centre devait accueillir 160 personnes, puis la préfecture a proposé 120 personnes. Mais pour Pierre, le principal problème, c'est que, contrairement à un centre de rétention, celui-ci ne sera pas fermé.

"Ils pourront rentrer et sortir comme ils voudront", estime-t-il au micro d'Europe 1. "Les gens commencent à s'intéresser à savoir comment ils vont sécuriser leur maison pour mettre des caméras, des détecteurs de présence. La folie qui commence à grandir. Saint-Lys n'est pas pour ça."

Si Cathy n'en est pas là, mais elle craint pour la tranquillité de cette petite ville périurbaine. "On a déjà pas mal de petits délinquants qui traînent donc on se dit qu'est-ce qu'ils vont faire tous ces gens ? On comprend qu'il faut quand même tendre la main, les aider, mais ça fait un petit peu peur."

Une réunion publique doit avoir lieu lundi prochain avec la préfecture et le groupe privé Adoma qui sera en charge de la gestion du centre pour permettre aux habitants d'exprimer leurs inquiétudes.