Haute fonction publique : le président des anciens de l'ENA veut renouer avec l'égalité des chances

Emmanuel Macron pourrait annoncer jeudi la suppression de l'Ecole nationale d'administration. © PATRICK HERTZOG / AFP
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avec AFP

Dans une tribune publiée par le JDD, le président des anciens élèves de l'ENA, Daniel Keller, plaide pour une "transformation de notre modèle de haute fonction publique", alors qu'Emmanuel Macron pourrait annoncer la suppression de l'école.

Daniel Keller, président de l'association des anciens élèves de l'ENA dont la suppression doit être annoncée jeudi par le président de la République, défend une transformation de la haute fonction publique, favorisant "l'ascension sociale" et "le brassage des talents", dans une tribune publiée dimanche par le JDD. Le texte, cosigné par Vincent Prévoteau, président de l'Association des directrices et directeurs d'hôpital (ADH) et Fabien Tastet, président de l'Association des administrateurs territoriaux de France (AATF), défend "un projet de transformation de notre modèle de haute fonction publique, comme levier du contrat social renouvelé des citoyens avec leurs services publics".

Suppression de l'ENA. Emmanuel Macron devrait confirmer jeudi lors d'une conférence de presse la suppression de l'Ecole nationale d'administration, dans le cadre de ses réponses au grand débat, une annonce qui avait été dévoilée par les médias à la suite de l'annulation de son allocution prévue le 15 avril en raison de l'incendie de Notre-Dame. 

Pour les auteurs de la tribune, "il faut d'abord renouer avec la promesse républicaine de l'égalité des chances, celle qui rend possible l'ascension sociale, par les plus hautes responsabilités publiques, de citoyens de condition modeste, issus de quartiers difficiles mais également de tous les territoires de France. Et celle, capitale, qui assure la parité entre les femmes et les hommes". Pour cela, ils évoquent la possibilité de "revoir la nature des concours, les systèmes de bourse, les dispositifs de préparation ou bien encore de détection des potentiels".

"Brassage des talents". Ils plaident aussi pour "remédier au cloisonnement entre les hauts fonctionnaires de l'État, des collectivités locales et de l'hôpital", par exemple en exigeant de chacun "un passage dans au moins deux des trois versants de la haute fonction publique". "Le brassage des talents contribue à la bonne conduite de l'action publique", soulignent-ils, estimant que cela "peut justifier d'ouvrir davantage l'administration à des profils du secteur privé", même si "des garde-fous demeurent nécessaires en matière de déontologie, d'égal accès aux emplois publics et de qualifications professionnelles".

"Nous, représentants des trois versants de la haute fonction publique, sommes prêts à nous engager pleinement pour participer à ce changement: diversifier, décloisonner, responsabiliser, libérer les énergies pour plus de mobilité, de cohérence d'action et une meilleure allocation des moyens humains", insistent-ils.