Les embouteillages se multiplient aux abords des barrages filtrants (Illustration). 2:13
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Lionel Gougelot, édité par Gauthier Delomez , modifié à
Des opérations de barrages filtrants sont organisées lundi un peu partout dans le pays, par des transporteurs routiers qui alertent sur le risque d'étranglement financier qui constitue la hausse des prix des carburants. Europe 1 s'est rendue à Lesquin, près de Lille, où les salariés d'une PME espèrent de nouvelles aides.

Les aides de l'État ne suffisent pas pour ces transporteurs routiers. À Lesquin, près de Lille, comme dans d'autres points en France, ils sont plusieurs à organiser un barrage filtrant ce lundi pour alerter sur leur situation de plus en plus difficile en raison de la hausse des prix des carburants, liée en grande partie à la crise en Ukraine. Lundi matin, ce sont essentiellement des petits patrons du transport routier qui ont mené ces opérations, comme devant le Centre régional des transports (CRT). Les PME sont étranglées financièrement, et l'aide de 1.300 euros par véhicule ainsi que la baisse de 15 centimes le litre de gazole restent insuffisantes.

Pourquoi les aides ne suffisent pas pour soulager les PME

C'est insuffisant par exemple pour Honorine Morelle, responsable administrative de l’entreprise Despature. "À l'heure d'aujourd'hui, (le litre) est à 1,90 euros, moins les 15 centimes, ce qui fait 1,75. On est loin des 1,40 raisonnables pour gagner de l'argent, et on perd tous les mois 22.000 euros", explique-t-elle au micro d'Europe 1. "Si ça continue comme ça, c'est fini", alerte Honorine Morelle. "Les salaires vont augmenter de 5%, les frais de route vont augmenter de 3% au 1er mars, et encore une augmentation des salaires le 1er mai. Et nous, derrière, on n'a rien", regrette-t-elle.

Des vols de carburant qui se multiplient

Ce prix du gazole menace directement la survie des PME du transport. Un carburant devenu hors de prix, ce qui pose aussi un problème de sécurité comme le pointe Thierry, directeur d'exploitation de l'entreprise. "Maintenant, les vols de gazole sont à répétition et aujourd'hui, on n'est plus capable d'assurer la sécurité de nos conducteurs parce qu'ils vont se faire forcer les réservoirs", met-il en garde sur Europe 1. "Ils vont tomber sur des loustics qui vont risquer de les planter ou de faire n'importe quoi. Il faut trouver une solution."

Toutefois, les professionnels ne s'attendent pas à des baisses de tarifs dans les prochaines semaines. Ils ne voient qu'une solution : l'instauration d'un gazole professionnel pour le transport routier moins cher, au même titre que les pêcheurs ou les agriculteurs.