Harcèlement : l'initiatrice du mouvement #Balancetonporc attaquée pour diffamation

Sandra Muller est poursuivie pour "diffamation" après un message dénonçant les propos d'Eric Brion.
Sandra Muller est poursuivie pour "diffamation" après un message dénonçant les propos d'Eric Brion. © ANGELA WEISS / AFP
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T.LM. , modifié à
Son initiative avait engendré une vague de dénonciation du harcèlement sexuel sur les réseaux sociaux. Sandra Muller est aujourd'hui poursuivie pour son message posté en octobre à l'encontre d'Eric Brion.

Il avait été le premier homme à être traité de "porc" le 13 octobre dernier, au moment du lancement de la campagne #balancetonporc sur Twitter, par la journaliste Sandra Muller. Eric Brion, ancien directeur général de la chaîne spécialisée dans l'hippisme Equidia, poursuit pour "diffamation" celle qui l'accuse, selon les messages postés par cette dernière sur Facebook et Twitter. Il réclame 50.000 euros, plus 10.000 de frais d'avocats.

Eric Brion a reconnu des "propos déplacés". Dans son message posté sur la page officielle du mouvement sur Facebook, Sandra Muller rappelle qu'avant cette assignation qui l'amènera devant les tribunaux, l'homme avait regretté les mots rapportés par la journaliste, dans une tribune au Monde. Il reconnaissait avoir eu "des propos déplacés" "à une seule reprise" envers la journaliste, qui lui avait plu lors d'"un cocktail arrosé très tard dans une soirée". L'homme, au sujet de cette "goujaterie", "[réitérait] ses excuses".

Il réclamait fin octobre le "droit à la nuance". Mais dans cette tribune, il s'interrogeait déjà sur les conséquences de la libération de femmes supposément harcelées, voire agressées. "Les conséquences ne sont-elles pas disproportionnées ?", avançait-il, refusant de parler de "harcèlement sexuel" sur sa collègue mais plutôt de "drague lourde". Il réclamait le "droit à la vérité et à la nuance" au regard des propos rapportés par la journaliste.

En réponse à un utilisateur de Twitter qui lui demandait alors si elle avait les preuves de ces propos, la journaliste avait répondu, "Eh oui ! Je l'ai".