Guyane : trois jeunes lourdement condamnés pour la mort d'un proche de Christiane Taubira

L'ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira était présente durant une partie du procès. (Image d'illustration)
L'ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira était présente durant une partie du procès. (Image d'illustration) © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP
Cet ancien conseiller régional, membre du parti fondé par Christiane Taubira, a été tué par balle en novembre 2016 alors que trois individus, dont un mineur, s'étaient introduits à son domicile.

Trois jeunes hommes ont été condamnés vendredi à de lourdes peines de prison pour la mort en 2016 de Patrice Clet, un ex-conseiller général et militant du parti politique de Christiane Taubira, par la Cour d'assises de Cayenne. À l'issue de cinq jours de procès, Jérôme Douglas, 25 ans, Yannick Mac Kenzie, 23 ans et Kerian Bourguignon, 27 ans, ont été reconnus coupables de "tentative de vol ayant entraîné la mort" et condamnés respectivement à 18 ans, 15 ans et 10 ans de réclusion criminelle.

Ancien conseiller général du canton de Sinnamary (2008-2015), Patrick Clet était militant du parti politique Walwari (Eventail en langue amérindienne), co-fondé par Christiane Taubira au début des années 1990. L'ancienne garde des Sceaux a d'ailleurs assisté plusieurs jours au procès.

Un territoire miné par la violence

Les faits remontent au 8 novembre 2016 lorsque deux d'entre eux, accompagnés d'un mineur de 16 ans - originaire du Guyana voisin et toujours recherché -, avaient fait irruption au domicile de Patrice Clet, situé à Rémire-Montjoly, près de Cayenne. Un coup de feu avait alors été tiré, atteignant mortellement la victime à la tête sous les yeux de son épouse et de ses enfants. Les trois individus avaient ensuite pris la fuite et rejoint un quatrième comparse, Kerian Bourguignon, qui les attendait dans un véhicule.

Le drame avait bouleversé le département d'Outremer, touché par l'insécurité. "C'est un verdict satisfaisant car la culpabilité des trois accusés est reconnue", a réagi Me Alex Leblanc, l'un des avocats des membres de la famille de la victime, parties civiles. Et de glisser : "La Guyane n'en a pas fini avec les agissements de cette génération née dans les années 1990, nourrie au 'sound system' et qui se balade avec des armes".