Des milliers de Guyanais réunis le 25 mars à Cayenne pour protester. 1:24
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Martin Feneau et A.D
Face au manque d'infrastructures et de développement, les Guyanais se préparent à une grève généralisée. Ils réclament un vaste plan d’investissement.

Avions qui font demi tour, Ariane 5 clouée au sol et barrages routiers dans tout le territoire : la grogne monte en Guyane en pleine campagne présidentielle. Le plus grand département français d'Outre-Mer se sent abandonné de la République et un appel à la grève générale pour ce lundi a été voté à l'unanimité par les 37 syndicats du pays. Le mouvement est soutenu par des élus locaux pour réclamer un vaste plan d'investissement et la visite d'un membre du gouvernement. 

Une famille sur deux sous le seuil de pauvreté. Car la Guyane est bien le département la plus pauvre de France avec la criminalité la plus forte. Dans ce vaste territoire recouvert de forêts tropicales, une famille sur deux vit sous le seuil de pauvreté, parfois dans des villages isolés sans eau ni électricité, ni transports. Le taux de chômage y est plus fort qu'en métropole. Et le taux d'homicides volontaires est quatre fois plus important que dans les Bouches-du-Rhône par exemple.

La "poche de richesse" de la base de Kourou. Mais, c'est aussi de Guyane que décollent des fusées à plusieurs milliards d'euros depuis la base de Kourou, explique la politologue Françoise Vergès : "C'est comme un îlot, l'impression d'une petite poche de richesse et tout le reste du pays n'a pas d'industrie réelle, pas de développement. Les Guyanais sont confrontés à une vie qui est très chère. Il manque des écoles et il y a donc une perception très forte dans la population que quelque chose ne va profondément pas."

Cela fait des dizaines d'années que ça dure, insiste la politologue. Pourtant, en 2013, le président Hollande promettait un pacte pour l'avenir de la Guyane. Quatre ans plus tard, il n'a toujours pas été signé.