Guinéen tué près de Rouen : la garde à vue du suspect levée pour raison médicale, une information judiciaire ouverte

La garde à vue du suspect va être levée.
La garde à vue du suspect va être levée. © AFP
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Salomé Legrand , modifié à
La garde à vue de l'homme de nationalité turque interpellé lundi matin dans le cadre de l'enquête sur la mort d'un universitaire guinéen à Rouen va être levée pour raison médicale. 

L'homme interpellé lundi matin dans le cadre de l'enquête sur la mort vendredi d'un jeune universitaire guinéen près de Rouen va être hospitalisé, a annoncé lundi le parquet de Rouen après que le suspect a subi un examen médical.  Aussi, sa garde à vue va être levée pour raison médicale, a précisé le parquet de Rouen à Europe 1. Dans la soirée, le parquet a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire.

Dans un premier temps, des sources policières avaient indiqué que le suspect était de nationalité turque. Mais le procureur de Rouen, Pascal Prache, a précisé dans l'après-midi que cette personne était de nationalité française. Cet homme, né en 1990, et aux antécédents psychiatriques est "un petit voyou connu pour des délits mineurs, comme de stupéfiants", avait indiqué un peu plus tôt une source policière. "Il a été identifié sur la base de l'exploitation de vidéos et de témoignages", a ajouté cette source, précisant que le suspect était originaire de Canteleu, dans la banlieue de Rouen, où s'est déroulée l'agression, mais n'y habite plus. 

Le procureur de Rouen Pascal Prache, qui avait confirmé l'interpellation et la garde à vue d'un suspect, a indiqué en début d'après-midi qu'"à la suite de l'examen médical, la garde à vue allait être levée" et le suspect "hospitalisé".

Ouverture d'une information judiciaire

Une information judiciaire a par ailleurs été ouverte auprès d'un juge d'instruction du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner avec la circonstance que les faits ont été commis à raison de l'appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée de la victime à une ethnie ou une nation, une prétendue race ou religion déterminée. Il s'agit d'une infraction de nature criminelle faisant encourir une peine de 20 ans de réclusion.

Frappé à coups de poings et de bouteilles

Vendredi soir, Mamoudou Barry, enseignant-chercheur à l'Université de Rouen-Normandie, a été invectivé par son agresseur, à la hauteur de l'arrêt de bus Provence à Canteleu, alors qu'il rentrait chez lui en voiture avec son épouse, selon des proches de la victime et l'avocat. 

"L'agresseur les a pointés du doigt et a dit : 'Vous les sales noirs, on va vous niquer ce soir'", a expliqué Kalil Aissata Kéita, enseignant chercheur à l'Université de Rouen, lui aussi Guinéen et "ami proche" de la victime. Mamoudou Barry serait descendu de sa voiture pour demander des explications. L'agresseur "l'a frappé à coups de poings et de bouteilles", puis, "la victime est mal tombée, il a perdu beaucoup de sang. Quelqu'un a tenté de lui faire un massage cardiaque", a expliqué Me Haddad. Transporté au CHU de Rouen, Mamoudou Barry, père d'une petite fille, est mort samedi.