Grogne des surveillants de prison : le mouvement fait une pause

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La mobilisation est moins importante devant les prisons en ce troisième jour de mouvement © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Deux syndicats de gardiens de prison, l'Ufap-Unsa (majoritaire) et CGT Pénitentiaire, n'ont appelé à reprendre le "blocage général" que jeudi matin en attendant de voir l'évolution de discussions.

La mobilisation des gardiens de prison, lancée après une série d'agressions de surveillants, marquait une pause mercredi dans toute la France, alors que des discussions étaient engagées avec l'administration pénitentiaire.

Un mouvement suspendu aux discussions. Deux syndicats de gardiens de prison, l'Ufap-Unsa (majoritaire) et CGT Pénitentiaire, n'ont appelé à reprendre le "blocage général" que jeudi matin en attendant de voir l'évolution de ces discussions qui doivent, selon eux, permettre de revaloriser un métier n'attirant "plus personne". Dans la matinée, la mobilisation était bien moins importante que lundi et mardi dans les Hauts-de-France même si Vendin-le-Vieil, épicentre de la mobilisation, restait bloqué.

Une agression devenue symbolique. C'est dans cet établissement du Pas-de-Calais qu'un détenu islamiste a agressé trois surveillants jeudi, suscitant une "énorme colère" des agents pénitentiaires qui réclament notamment des moyens supplémentaires pour surveiller de tels détenus radicalisés. Le mouvement "devrait reprendre de plus belle demain (jeudi, ndlr)", a prévenu Guillaume Pottier, le secrétaire Ufap-Unsa pour les Hauts-de-France.

Encore quelques blocages. Dans le Grand Est comme en Ile-de-France, la mobilisation était presque totalement suspendue, tandis qu'aucun mouvement n'était observé en Occitanie et en Auvergne-Rhône-Alpes. En Provence-Alpes-Côte-d'Azur, les blocages ont été levés, hormis au centre de détention de Tarascon (Bouches-du-Rhône), totalement isolé par un mouvement intersyndical après l'agression mardi d'une surveillante par un détenu suivi pour radicalisation. En Centre-Val-de-Loire, seule la prison de Châteauroux (Indre) était toujours bloquée par une vingtaine de surveillants, selon le secrétaire interrégional FO Pascal Sabourault.

La garde des Sceaux dit "mesurer les difficultés". Sur France Inter, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a qualifié la situation des surveillants de "très difficile" et dit "mesurer vraiment la difficulté" de leur travail. La garde des Sceaux s'est rendue mardi à Vendin-le-Vieil et s'est engagée à "aller vers un accroissement des effectifs des personnels d'encadrement" sur place, à étudier les transferts "d'un certain nombre de détenus" et à proposer des formations pour les surveillants.

Le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil est censé accueillir en février prochain Salah Abdeslam, dernier membre vivant du commando djihadiste du 13 novembre, pendant son procès pour une fusillade en Belgique.