La greffée des deux bras veut "arriver à manger seule"

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N.M. , modifié à
Un mois après avoir bénéficié d'une greffe de ses deux bras au CHU de Grenoble, Caroline revient sur l'accident et sur sa rééducation. 

Le 14 août dernier, son destin a basculé. Caroline a été vu ses deux bras sectionnés, après un accident à la gare de Chambéry, en Savoie. Elle a, dans l'urgence, reçu une greffe qui lui a permis de conserver ses membres. Lundi, elle est revenue sur cet accident et le miracle chirurgical dont elle a bénéficié, dans un témoignage rapporté dans Le Parisien.

Une décision "complètement débile". C'est parce qu'elle avait raté son train que Caroline a décidé de jouer les casse-cou, "de faire Indiana Jones". "Je me suis dit : 'je saute sur la marche, je m'accroche à la barrière de la porte et je vais comme ça jusqu'à la prochaine station'". Une décision "complètement débile", reconnait-elle. Après avoir finalement chuté, elle a vu "que ses bras étaient de l'autre côté du rail". Tout en restant consciente, la femme de 37 ans est alors transportée par les secours en hélicoptère au CHU de Grenoble. 

"Une grande prouesse". Les chirurgiens du service de la main lui greffent alors ses deux bras, qui avaient été sectionnés au-dessus du coude, "une grande prouesse, un travail phénoménal", s'émerveille Caroline. La miraculée le reconnait sans détour, sans ses médecins, elle serait "peut-être à la morgue". Au passage, elle remercie "le premier témoin, les cheminots, les pompiers, le Samu" et même un barman, venu, juste après le drame, avec de la glace pour conserver ses bras. 

"Faire les gestes de la vie quotidienne". Un mois après cet accident, Caroline, qui a aussi été amputée du pied gauche, veut maintenant se battre pour retrouver l'usage complet de ses bras, ce qui lui prendra "deux ans", selon les médecins, le temps nécessaire pour les nerfs de repousser. Pour le moment, "je sens très peu mes bras, je n'arrive pas du tout à les bouger", explique-t-elle au quotidien. Mais elle "ne lâchera rien", notamment quand, à partir d'octobre, elle sera en centre de rééducation. Ses objectifs ? "Arriver à manger seule, faire les gestes de la vie quotidienne". Mais aussi des actions plus complexes comme s'occuper de son potager, "reprendre le tricot" ou "jouer du piano comme avant".