L'écrivain Daniel Rondeau était l'invité d'Europe Matin dimanche. 4:45
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Invité d'Europe Matin dimanche, l'écrivain et académicien Daniel Rondeau a salué la mémoire de Valéry Giscard d'Estaing, dont les funérailles se sont déroulées en petit comité samedi, à Authon dans le Loir-et-Cher. À ses yeux, son élection a marqué une certaine rupture avec le gaullisme des décennies précédentes.
INTERVIEW

C’est une page de l’histoire de France qui s’est tournée samedi, avec les funérailles de Valéry Giscard d’Estaing, inhumé à Authon dans le Loir-et-Cher, en petit comité. Invité dimanche d’Europe Matin, l’écrivain Daniel Rondeau, qui a fréquenté l’ancien chef de l’Etat dans les couloirs de l’Académie française, a voulu rappeler le vent de réformes qu’a fait souffler son arrivée au pouvoir sur la France des années 1970. "Valéry Giscard d’Estaing a ouvert les fenêtres et les portes de la maison France", estime Daniel Rondeau.

"Il a fait circuler des courants d’air, il est arrivé avec son énergie et ses compétences techniciennes. Mais il ne faut pas oublier qu’il est arrivé dans une France très solide après De Gaulle et Pompidou. Il a fait vivre la France sur ces acquis", explique l’académicien. Militant d’extrême gauche dans les années 1970, Daniel Rondeau dit avoir été marqué par le début du septennat. "Pendant l’été 1974, j’ai été très surpris par un discours qu’il a prononcé à la prison Saint-Paul de Lyon", se souvient-il. "Il disait que la prison était la privation de la liberté d’aller et venir, et rien d’autre, c’est-à-dire pas de sévices, pas de brimades et qu’il fallait respecter les prisonniers."

Un Giscard moins européen que par le passé ?

Alors que Valéry Giscard d'Estaing a été présenté comme un fervent défenseur de l'Union européenne, Daniel Rondeau estime que ces dernières années l'ancien président avait pris un certain recul face aux errements de l'Union. Il se souvient notamment d'un dîner, en janvier, lors duquel Valéry Giscard d'Estaing aurait estimé que restaurer les souverainetés nationales devait être l'une des priorités de la Commission européenne. "Je pense que le Giscard des derniers temps n’était pas le Giscard de 1974. Naturellement, il a participé à la création de cette Europe, mais je pense aussi qu’il en voyait les faiblesses", conclut-il.