"Gilets jaunes" : le "boxeur" Christophe Dettinger condamné à un an ferme, aménageable en semi-liberté

Deux ans ferme avaient été requis par le procureur du tribunal correctionnel de Paris.
Deux ans ferme avaient été requis par le procureur du tribunal correctionnel de Paris. © AFP
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avec AFP , modifié à
Jugé pour avoir violemment frappé deux gendarmes le 5 janvier lors de l'acte 8 des "gilets jaunes", l'ex-boxeur Christophe Dettinger a été condamné mercredi à un an de prison ferme, aménageable en semi-liberté.

L'ex-boxeur Christophe Dettinger a été condamné mercredi à un an de prison ferme, aménageable en semi-liberté, et 18 mois de sursis avec mise à l'épreuve pour avoir violemment frappé deux gendarmes le 5 janvier lors de l'acte 8 des "gilets jaunes".

"Vous dormirez en prison, mais vous pourrez continuer à travailler". Le tribunal l'a également condamné à une interdiction de séjour à Paris pendant six mois, et à indemniser ses victimes, respectivement à hauteur de 2.000 et 3.000 euros. "M. Dettinger, cela veut dire que ce soir vous dormez en prison. D'ici cinq jours, vous passerez devant le juge d'application des peines d'Evry, qui va mettre en place un régime de semi-liberté : vous dormirez en prison, mais vous pourrez continuer à travailler", a expliqué la présidente.

Une bonne nouvelle pour ses soutiens. La joie a éclaté à l'extérieur de la salle, une fois la "bonne nouvelle" digérée par la famille et les proches du "boxeur". Chants et sifflets.

Deux ans ferme avaient été requis. Le procureur avait requis trois ans dont un de sursis avec mise à l'épreuve et demandé le maintien en détention du prévenu, pour un geste d'une "violence inouïe" contre deux gendarmes, dont l'un s'est vu prescrire 2 jours d'ITT et l'autre n'a toujours pas repris le travail, après quarante jours.

Des regrets exprimés à la barre. À la barre, Christophe Dettinger a dit regretter son geste : "J'ai voulu empêcher une injustice et j'en ai créé une autre", a-t-il dit, cherchant à expliquer un moment de colère - 2 minutes 30 - face à la "violence" des forces de l'ordre, samedi après samedi. Le "boxeur" a répété qu'il n'était pas un "sale gitan, un casseur de flic". Il a fini par demander "pardon", parce qu'il a compris quelque chose aujourd'hui : ce qu'il a fait lui restera toute sa vie, mais "ce sera aussi le cas pour ces gendarmes et leurs familles".

"Justice a été rendue", tweete Castaner. "M. Dettinger, malgré lui, est devenu un symbole, quand on voit les soutiens dont il a bénéficié sur les réseaux sociaux. J'appelle chacun à la responsabilité, sinon il va y avoir un drame... quelqu'un va mourir", avait plaidé Thibault de Montbrial, un des avocats des gendarmes. La défense, emmenée par Laurence Léger, Hugues Vigier et le vieux pénaliste Henri Leclerc, avait demandé une "peine juste", et "pas exemplaire", pour un homme "irréprochable pendant 37 ans". "Justice a été rendue", a twitté quelques minutes après la décision le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner ajoutant que "nul ne peut violer la loi et attaquer impunément ceux qui risquent leur vie pour protéger la nôtre".