"Gilets jaunes" : curieuses amendes pour des manifestants à moto à Lyon

En novembre 2018, des motards "gilets jaunes" s'étaient mobilisés Porte d'Auteuil, à Paris.
En novembre 2018, des motards "gilets jaunes" s'étaient mobilisés Porte d'Auteuil, à Paris. © AFP
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avec AFP
Le reproche fait aux motards : ne pas avoir respecte la distance de sécurité avec le véhicule qui précède. Résultats : 135 euros d'amendes, retrait de trois points sur le permis.

"Conduite d'un véhicule sans laisser une distance de sécurité avec le véhicule qui précède": c'est l'infraction reprochée à des motards, le 13 avril à Lyon, alors qu'ils participaient à une manifestation des "gilets jaunes".

D'un montant de 135 euros, avec retrait de trois points sur le permis de conduire, huit avis de contravention consultés vendredi par l'AFP indiquent le même lieu et la même heure ce jour-là: 17h50 place Antonin-Poncet, qui jouxte la place Bellecour en centre ville. 

Une banderole visant la BAC. Samedi 13 avril, en fin d'après-midi, une manifestation des "gilets jaunes" s'y terminait et les motards déployaient, pour la deuxième fois de la journée, une banderole dénonçant des violences policières. "Stop lynchages police-BAC sur motards", proclamait cette banderole visant la brigade anti-criminalité (BAC). Depuis, les amendes tombent: 10 motards au total se voient reprocher cette même infraction le 13 avril. Une première alors qu'ils défilent régulièrement à Lyon depuis le 17 novembre, souligne l'un d'eux en dénonçant des "représailles".

Des amendes qui peuvent être contestées. Les trois numéros d'agent verbalisateur figurant sur les avis de contravention correspondent à des agents de la police nationale, dont au moins un membre de la BAC, d'après une source administrative. Contactée, la Direction départementale de la Sécurité publique du Rhône n'a fait "aucun commentaire" sur ces verbalisations et leur contexte, rappelant simplement qu'elles peuvent être contestées.

Un motard arrêté et placé en garde à vue début avril. Le 6 avril, la précédente manifestation des "gilets jaunes" avait donné lieu à l'interpellation d'un motard par des policiers de la BAC lors d'une échauffourée. Ce père de famille, blessé à la tête lors de son arrestation puis placé en garde à vue, est poursuivi pour "rébellion et participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences et de dégradations", selon le parquet. La police lui reproche d'avoir porté des coups tandis qu'un barrage était forcé par les motards, mais selon ces derniers il se serait fait "matraquer par des policiers de la BAC au moment où il tentait de protéger son fils", venu manifester avec lui. Ces faits, à l'origine de la banderole du 13 avril, doivent être jugés le 21 mai par le tribunal correctionnel.