Gilets Jaunes RIC GJ 2:50
  • Copié
Matthieu Bock et Diane Berger, à Paris, édité par
Les "gilets jaunes" organisaient une manifestation de rentrée, samedi, à Paris et dans plusieurs villes de province. Dans la capitale, les contestataires étaient moins nombreux qu'attendu, tandis que des affrontements ont émaillé cette mobilisation redoutée par des commerçants épuisés.
REPORTAGE

Après de longs mois de pause, les "gilets jaunes" étaient de retour, samedi. Ils sont descendus dans les rues de Paris, mais aussi de Bordeaux, Marseille, Toulouse ou Nantes, afin de protester notamment contre la politique économique et sociale du gouvernement. Mais pour cette rentrée, les contestataires n'ont pas véritablement réussi à faire le plein. Contrairement aux manifestations provinciales, les maigres cortèges parisiens ont été émaillés de heurts.

Barricades et gaz lacrymogènes

Au total, entre 2.000 et 3.000 manifestants ont défilé dans les rues de Paris. On a vu les figures de proue du mouvement, comme Jérôme Rodrigues, félicité par les manifestants tout au long du cortège. Samedi matin, l'humoriste Jean-Marie Bigard, qui a soutenu le mouvement mais qui s'est désolidarisé cette semaine de Jérôme Rodrigues, a dû se réfugier dans un café, puis s'est fait exfiltrer après avoir été copieusement insulté et menacé par des "gilets jaunes". Au micro Europe 1 de Wendy Bouchard, l'humoriste est revenu sur cet épisode, affirmant avoir eu "peur".

Le cortège s'est élancé en début d'après midi et immédiatement, des heurts ont opposé les manifestants aux forces de l'ordre. Des poubelles, du mobilier urbain et une voiture ont été brûlées. Alors que le préfet avait interdit les manifestations sur les Champs-Élysées, des affrontements ont éclaté tout au long du parcours. Les manifestants ont érigé des barricades avec des barrières de chantier. Les CRS et les gendarmes mobiles ont tiré à plusieurs reprises des grenades lacrymogènes afin de disperser la foule. En tout, les forces de l'ordre ont interpellé 256 personnes et 134 d'entre elles ont été placées dans l'après-midi cet après-midi. Le cortège principal s'est dispersé en fin d'après-midi, dans le 17e arrondissement de Paris.

Les manifestants pessimistes, les commerçants aussi

Malgré les heurts, les manifestants ont pu clamer leurs revendications, qui portent essentiellement sur le pouvoir d'achat. "J'ai toujours eu la même conviction", raconte Virginie, manifestante depuis le début du mouvement. "Je veux travailler, certes, mais je veux être payée et pouvoir payer mes factures jusqu'à la fin, me nourrir jusqu'à la fin, pouvoir faire un petit resto et de petites vacances de temps en temps. C'est tout ce qu'on veut. Là, par contre, on nous fait travailler comme des petits Chinois. C'est de pire en pire. Moi, c'est toujours pour ça que je suis venue." 

Les commerçants parisiens, eux, ont fait part à Europe 1 de leur fatigue après des manifestations à répétition, avec un contexte de crise sanitaire depuis six mois. "Les 'gilets jaunes' ont des soucis", souligne Régine, gérante d'une boutique de vêtements, "mais croyez-vous que les patrons de PME, comme ici, n'ont pas de soucis non plus ? L'année dernière, ils étaient là pendant toutes les Fêtes et ils recommencent à la rentrée septembre. Ce n'est pas comme ça qu'on va remonter un peu la France."