Gilets jaunes : cinq mois de prison avec sursis après l'agression d'un journaliste

Le prévenu devra notamment verser un euro de dommages et intérêts au bénéfice de CNews.
Le prévenu devra notamment verser un euro de dommages et intérêts au bénéfice de CNews. © AFP
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avec AFP , modifié à
Plusieurs journalistes avaient violemment été pris à partie le 24 novembre 2018 à Toulouse, par une centaine de manifestants. 

Un homme de 29 ans a été condamné vendredi à Toulouse à cinq mois de prison avec sursis pour "violence commise en réunion" sur un journaliste de CNews lors d'une manifestation de "gilets jaunes", fin novembre 2018 dans la Ville rose, a annoncé le reporter.

Lors de l'audience devant le tribunal correctionnel de Toulouse, début avril, le procureur avait requis dix mois d'emprisonnement avec sursis. Il avait aussi requis une obligation de soins que le juge a prononcée vendredi avec une mise à l'épreuve de deux ans. Le prévenu a aussi été condamné à 1.600 euros de dommages et intérêts et un euro de dommages et intérêts au bénéfice de la chaîne d'information continue. Enfin, il s'est vu interdire d'être présent à Toulouse lors des manifestations.

Des insultes, des crachats et des coups

Le 24 novembre 2018, sur la place du Capitole, des journalistes de CNews et de BFMTV avaient été verbalement et physiquement pris à partie par une centaine de manifestants à l'occasion de "l'acte 2" des "gilets jaunes". "D'abord des insultes comme 'médias collabos', des crachats et puis des coups de pieds d'au moins trois personnes", avait détaillé lors de l'audience Jean-Luc Thomas, le journaliste de CNews qui avait porté plainte immédiatement.

"Ça fait 25 ans que je suis journaliste et c'est la première fois de ma vie que je vois cette haine dans les yeux des gens, la première fois que j'ai vraiment peur", avait témoigné Jean-Luc Thomas, ajoutant qu'il subissait toujours des "syndromes post-traumatiques". Il avait reconnu deux personnes sur une vidéo prise par un témoin de l'agression. Guillaume H. avait été arrêté le 6 janvier.

Pour sa défense, l'agresseur avait assuré à la barre s'être retrouvé pris "par hasard" dans la foule, avoir trébuché et heurté le journaliste. Lors de l'enquête, il avait toutefois reconnu avoir donné "involontairement" un coup de pied dans le sac à dos du journaliste. Vendredi, Jean-Luc Thomas s'est satisfait de la condamnation de son agresseur. "Il était important que sa responsabilité soit reconnue, en espérant que la peine serve de leçon", a-t-il commenté vendredi.