Les dates de consommation d'un même produit peuvent considérablement varier selon les fabricants. 5:00
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Un livre blanc publié lundi par l'application Too Good To Go et l'association France Nature environnement préconise de travailler sur les dates de péremption pour réduire le gaspillage.

Dans un "livre blanc" sur les dates de péremption publié lundi, l'application Too Good To Go et l'association France Nature Environnement (FNE) formulent plusieurs propositions pour éviter le gaspillage alimentaire. Mal comprises par les consommateurs, les indications sur la durée de vie des produits sont en effet responsables de l'envoi d'une importante quantité d'aliments comestibles à la poubelle. Un quart des consommateurs affirment en effet ne jamais consommer de produits dont la date est passée, d'après ce "livre blanc". 

Décaler d'un jour la date de péremption réduirait considérablement le gaspillage. Le rapport préconise en premier lieu d'harmoniser les dates de péremption entre les distributeurs. Elles sont en effet définies en interne par les fabricants, et varient considérablement d'une marque à l'autre pour des produits tels que les jus, les yaourts ou les jambons tranchés. "Ces fameuses dates sont fixées par les laboratoires de recherche et de développement des producteurs, ça peut donc légèrement changer (d'une marque à l'autre, ndlr), ce qui est une source de confusion", explique au micro d'Europe 1 Eléonore Kubik, chargée de mission au réseau prévention et gestion des déchets à la FNE.

L'étude propose donc de travailler par inter-professions afin d'aligner les dates sur des produits phares par filière, avec pour objectif d'allonger leurs durées de vies. Décaler d'un jour la date de péremption d'un aliment permettrait ainsi de réduire de 20% le gaspillage dû à cet étiquetage, selon le "livre blanc". "Très honnêtement, deux à trois semaines après vous pouvez consommer un yaourt. Il ne faut pas avoir peur de faire confiance à ses sens", ajoute Eléonore Kubik qui invite ainsi le consommateur à se fier à l'apparence, à l'odeur, voire au goût d'un aliment avant de l'avaler entièrement.

"À consommer de préférence avant... mais aussi après". Les experts du rapport insistent également sur la différence entre date de durabilité minimum et date limite de consommation, mal comprise par de nombreuses personnes. La première, indiquée par "à consommer de préférence avant…" sur les emballages, renseigne sur la durée de conservation optimale du produit, mais pas sur sa durée de comestibilité. Quelques jours après la date de durabilité minimum, les aliments peuvent ainsi avoir légèrement changé de couleur ou de goût, mais ils ne présentent pas pour autant de risques pour la santé.

Ce n'est le cas qu'une fois la date limite de consommation dépassée. Pour rendre cette distinction plus claire, le rapport recommande d'écrire sur les emballages "à consommer de préférence avant… mais aussi après". "La confusion entre ces deux indications est responsable d'une grosse part du gaspillage alimentaire", déplore Eléonore Kubik. "En travaillant avec tous les acteurs, si l'on donne des informations claires aux gens, les bonnes pratiques se reprendront facilement", conclut-elle.