Fusion Alstom-Siemens : l'Etat visé par une plainte pénale pour "négligence"

Alstom a fusionné avec Siemens à l'automne dernier.
Alstom a fusionné avec Siemens à l'automne dernier. © PIERRE ANDRIEU / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
L'Etat est visé par une plainte de l'association Anticor pour "négligence", en renonçant au bénéfice de 350 millions d'euros lors de la prise de contrôle d'Alstom par Siemens.

Les services de l'Etat sont visés par une plainte pour avoir fait preuve de "négligence" en renonçant au bénéfice d'au moins 350 millions d'euros au moment de la prise de contrôle d'Alstom par l'Allemand Siemens, a fait savoir mardi l'association Anticor. Comme l'a révélé Le Canard enchaîné, l'association anticorruption a transmis mardi au parquet national financier une plainte du chef de "négligence par personne dépositaire de l'autorité publique", a indiqué le président d'Anticor Jean-Christophe Picard.

Renoncement à acheter 20% d'actions. Dans cette plainte, l'association reproche au gouvernement actuel d'avoir renoncé à son droit d'acheter 20% d'actions Alstom, détenues par le groupe de construction Bouygues, au moment du mariage entre le groupe ferroviaire Alstom et le conglomérat allemand. "En renonçant à un accord qu'il avait lui-même conclu à son avantage, l'Etat s'est privé d'une bonne affaire en perdant un gain minimum à court terme de 350 millions d'euros" en dividendes, a déclaré le président d'Anticor. Avec une conséquence évidente selon lui : "Aujourd'hui, c'est Bouygues qui va faire une plus-value".

Jusqu'en octobre dernier, l'Etat contrôlait provisoirement 20% du groupe Alstom à travers ces actions que lui prêtait le géant français de la construction Bouygues depuis 2014, quand la branche énergie d'Alstom avait été acquise par l'américain General Electric.