Françoise raconte sa querelle familiale : "la vision que j’avais de ma famille a éclaté"

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Léa Beaudufe-Hamelin
Une violente querelle a fait voler en éclats la famille de Françoise pendant les fêtes de fin d’année. Cette dernière se livre à Olivier Delacroix au micro de "La Libre antenne" sur Europe 1, et évoque la peine et la douleur que lui cause cet éclatement familial qu’elle ne soupçonnait pas.
TÉMOIGNAGE

La famille de Françoise était plutôt unie jusqu’à ce qu’éclate une violente dispute. Au micro de "La Libre antenne" sur Europe 1, Françoise évoque cette querelle qui a fait voler en éclat sa famille pendant les fêtes de fin d’année. Sa fille aînée, ne supportant plus de subir des reproches et d’être traitée de folle par ses deux enfants et son ex-mari, s’est emportée. Françoise confie à Olivier Delacroix la douleur qu’elle éprouve pour sa fille et la peine que lui cause cette querelle familiale.

Lors des fêtes de fin d’année notre famille s’est retrouvée. Ma fille aînée habite à Florence avec sa fille, et son fils habite à Londres. Ma fille cadette et sa fille habitent dans les Alpes-Maritimes. Il y a eu un véritable éclatement familial pendant les fêtes. Ma fille aînée est entrée dans une colère extrêmement violente contre son ex-mari lors d’un repas. Ils sont séparés depuis cinq ans, mais ils semblaient avoir garder de bonnes relations après leur séparation, et parfois toute la famille se retrouvait pour certaines occasions.

" Cette altercation a été une surprise pour moi "

Ma fille aînée a dénoncé une situation dont elle souffrait depuis cinq ans, c’est-à-dire depuis sa séparation. Elle a remarqué que ses deux enfants et son ex-mari s’alliaient pour lui faire des reproches, une situation qu’elle ne pouvait plus supporter et qu’elle a voulu dénoncer. Elle voulait que cela cesse. J’ai l’impression que ça a duré une heure. Ça a été une colère géante, durant laquelle elle s’est montrée d’une grossièreté épouvantable. Ma fille aînée n’est absolument pas quelqu’un de grossier. C’est une personne très élégante, passionnée par les arts, qui s’est investie pour ses enfants d’une manière remarquable. J’ai honnêtement été atterrée par sa violence verbale.

Ma fille aînée a 51 ans, son fils a 30 ans et sa fille 28 ans. On ne parle pas de jeunes enfants. Après ces fêtes de fin d’année, la vision que j’avais de ma famille a éclaté. Je n’avais jamais entendu mes petits-enfants faire des reproches à leur mère. Mon petit-fils ne m’avait parlé de rien. Ma petite-fille m’avait appelé une ou deux fois pour me parler de son mal être à Florence, mais ne reprochait rien à sa mère. Cette altercation a été une surprise pour moi. Je savais que mon gendre avait toute une série de petits défauts, sinon ma fille ne l’aurait pas quitté.

" Mon gendre accuse ma fille d’être folle "

Parmi tout ce que ma fille a dit le soir où elle a éclaté, il y avait un certain nombre de choses qu’elle avait un peu évoqué, mais que je n’avais pas enregistré comme des éléments importants. C’étaient là des choses normales qui arrivent dans toutes les familles. Mais nous ne sommes plus une situation classique, mon gendre accuse ma fille d’être folle. Les deux enfants de ma fille aînée sont de l’avis de leur père. Ils ont prononcé le mot "schizophrène", qui n’a rien à voir avec la réalité. Ils l’ont franchement accusée d’être déséquilibrée.

J’ai eu peur de ces accusations. Ma mère était une mère maltraitante. J’ai été battue et ma sœur aussi. A l’adolescence, quelque chose de pire est arrivé après que le divorce de mes parents a été prononcé. L’amant de ma mère m’a contrainte, il m’a violée. De cette relation est née ma fille aînée. Mes deux filles sont les enfants de cet homme-là. A 20 ans, j’étais seule avec mes deux filles que j’ai élevémlis entièrement seule. Je suis totalement opposée aux secrets de famille, donc elles savent. Il y a entre nous trois une liaison d’une force extraordinaire.

 

Il y a 20 ans, ma fille cadette était en difficulté au moment où elle attendait son enfant. J’avais pris une grande maison pour qu’elle puisse mettre au monde son enfant dans des conditions agréables. Au même moment, ma fille aînée, mon gendre et leurs deux enfants étaient coincés financièrement. Ils nous ont demandé s’ils pouvaient vivre dans cette grande maison avec nous temporairement. Nous avons accepté. Au bout de trois mois, ça n’allait plus du tout. A ce moment-là, mon gendre a commencé à me dire que ma fille avait un problème psychiatrique, à cause duquel l’harmonie ne pouvait pas régner dans la maison. La vie a continué et je n’y ai plus pensé.

Quand sont revenues ces accusations pendant les fêtes de fin d’année, j’ai fait le rapprochement et me suis rendu compte que les mêmes manœuvres étaient en jeu. J’ai appris que mon gendre avait déjà déclaré que mes filles et moi étions toutes trois frappées d’une forme de folie. Je me suis demandé si cela pouvait être vrai, s’il était possible que j’aie transmis quelque chose d’excessif à mes deux filles, pour que l’on soit ainsi cataloguées toutes les trois.

" J’ai de la douleur pour ma fille "

Ce soir-là, une fois que tout le monde était parti, ma fille a exprimé un grand soulagement après avoir dit ce qu’elle avait à dire. Le souci c’est la forme qu’elle a utilisée. Elle était en colère et a eu des paroles très blessantes à l’égard de ses deux enfants. Après avoir compris les réalités qu’elle avait évoquées, j’ai dit à ma fille qu’elle était une femme courageuse et droite, et qu’elle faisait honneur aux femmes.

J’ai de la douleur pour ma fille, à cause de ce que ses enfants lui font vivre, alors qu’elle a été une mère exemplaire. Mon petit-fils a réussi à faire des études grâce à elle. C’est elle qui a tout mis en place dans le ménage. C’est d’une injustice, je n’aurais jamais voulu qu’elle ait ça à vivre. J’ai aussi de la peine pour moi à cause de cet éclatement. Je ne crois pas que l’harmonie qui régnait avant entre mes petits-enfants et moi soit rompue, je crois qu’elle est interrompue.