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Margaux Fodéré, avec AFP , modifié à
Le nombre de chômeurs (catégorie A, sans activité) a été quasi-stable au premier trimestre en France entière (hors Mayotte), avec une très légère baisse de 0,1%, portant le nombre de personnes inscrites à 3,028 millions (-4.300 inscrits), selon les chiffres publiés jeudi par le ministère du Travail.

Le chômage s'est stabilisé sur les trois premiers mois de l'année en France, après deux trimestres de hausse, alors que les intentions d'embauche pour 2024 se maintiennent à un très haut niveau malgré un léger fléchissement par rapport aux années précédentes. Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité dans la France entière (hors Mayotte) a enregistré une très légère baisse de 0,1%, portant le nombre de personnes inscrites à 3,028 millions (-4.300 inscrits), selon les chiffres publiés jeudi par le ministère du Travail.

En incluant l'activité réduite (catégories B et C), le nombre des chômeurs est stable (0,0%) au premier trimestre par rapport au trimestre précédent (+2.600 inscrits), et s'établit à 5,400 millions. Cette stabilisation du chômage survient après deux trimestres de hausse consécutive, avec 0,6% d'augmentation à l'été 2023 et +0,2% à l'automne. Sur un an, le nombre de chômeurs sans activité a progressé de 0,1% au premier trimestre et le nombre total de demandeurs d'emploi, en incluant l'activité réduite, de 0,6%.

Au quatrième trimestre 2023, le taux de chômage est resté stable à 7,5%, au sens du Bureau international du Travail (BIT). Le taux pour le premier trimestre 2024, très surveillé, sera publié le 17 mai. Le gouvernement a pour objectif de faire baisser ce taux autour de 5%, synonyme de plein emploi, à l'horizon 2027. Pour y parvenir, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé une réforme de l'assurance chômage afin de rendre le système d'indemnisation plus incitatif à la reprise d'emploi. Aujourd'hui déjà, environ la moitié des demandeurs d'emploi ne sont pas indemnisés.

Au premier trimestre, le nombre des chômeurs indemnisés a augmenté de 0,7% à 3,02 millions, dont 2,64 millions indemnisés par l'assurance-chômage (les autres le sont directement par l'État ou sont en formation).

Des intentions d'embauche maintenues à "très haut niveau"

Actuellement, le marché de l'emploi reste caractérisé par des difficultés des employeurs à recruter dans de nombreux métiers, malgré une croissance faible - le gouvernement a ramené son objectif pour 2024 à 1%. Les intentions d'embauche pour 2024 se maintiennent ainsi à un "très haut niveau", même si elles fléchissent par rapport à la phase de rattrapage post-Covid des deux dernières années, selon une enquête annuelle publiée mercredi par France Travail (ex-Pôle Emploi).

Un fléchissement corroboré par l'Urssaf, qui relève des déclarations d'embauche en baisse de 0,8% au premier trimestre, notamment pour les CDI (-1,5%). Sur un an, la baisse est de 2,7%, et de 4,1% sur les CDI. Parmi les métiers les plus recherchés par les employeurs figurent, sans surprise, les métiers de l'hôtellerie-restauration (serveurs, cuisiniers...), les métiers de l'agriculture ou encore ceux de l'aide à la personne et du soin. Pour 2024, les employeurs anticipent des difficultés de recrutement pour 57,4% de leurs projets (-3,6 points par rapport à 2023).

Un point d'inquiétude : si parmi les inscriptions au chômage au premier trimestre, les 8.900 licenciements économiques ne représentent qu'une toute petite part (1,7% du total), ces derniers ont augmenté de 15,6% sur le trimestre et de 27,1% sur un an. Autre point noir : la part des chômeurs de longue durée, sans activité ou en activité réduite (catégories A,B et C) inscrits depuis plus d'un an à France Travail (ex-Pôle emploi) est en légère hausse, de 0,2 point de pourcentage, à 43,9%.

Hausse du chômage des jeunes

Par ailleurs, le chômage des jeunes de moins de 25 ans a continué d'augmenter en France métropolitaine, même si la hausse est moins rapide qu'au quatrième trimestre 2023. Il progresse de 0,5% sur le trimestre et de 5,3% sur un an. En revanche, celui des 50 ans et plus a baissé de 0,5% sur le trimestre, et de 1,8% sur un an. Sur un an, le chômage des femmes diminue de 0,5%, alors que celui des hommes augmente de 1,2%.

Par régions, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a le plus augmenté sur un trimestre en Guyane (+2,8%), en Nouvelle-Aquitaine et en Bourgogne-Franche-Comté (+0,7%). Il a le plus reculé en Guadeloupe (-1,9%), en Bretagne (-0,9%) et dans les Hauts-de-France (-0,7%).