Environ 250 personnes se sont rassemblées samedi pour soutenir gendarmes et policiers devant la gendarmerie de Landivisiau, dans le Finistère, dont la façade avait été recouverte de tags appelant les forces de l'ordre au suicide.
Ces tags avaient été découverts lundi sur la façade de la gendarmerie et avaient été rapidement effacés. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait dénoncé des faits "d'une extrême gravité". "Flics suicidé à moitié pardonnés", "suicidez-vous", "la police vous protège sa crève les yeux", avaient écrit le ou les auteurs, avec des fautes d'orthographe, selon des photos publiées sur le site du quotidien Le Télégramme.
Landivisiau. Tags sur la façade de la brigade de gendarmerie [Vidéo] https://t.co/vCTCRIZE2Jpic.twitter.com/UDS7hJgqUc
— Le Télégramme (@LeTelegramme) 22 avril 2019
"Un geste inqualifiable"
À l'appel du comité local des amis de la gendarmerie, élus, gendarmes retraités, associations patriotiques, pompiers, habitants, se sont réunis samedi devant le bâtiment en présence de militaires de la brigade. Le général Jean Colin, président national des Amis de la gendarmerie, a dénoncé "la haine, le mépris, envers les gendarmes et leurs familles, un geste inqualifiable". Jean Fleury, président du comité de Morlaix, organisateur du rassemblement, a déclaré de son côté : "Je pense surtout aux familles et aux enfants des gendarmes qui ont pu lire ces appels au suicide", rappelant que les gendarmes qui ont souvent l'habitude des "outrages", sont disponibles sur le terrain en permanence.
"Ce rassemblement, ça fait chaud au cœur", a réagi pour sa part le chef d'escadron Erwann Laisney. "Quand on lit ces tags, il y a d'abord du dégoût, de l'incompréhension, et puis après réflexion on relativise, car ceux qui ont fait ça cherchent à nous affaiblir, mais ils n'y arriveront pas".
Une enquête ouverte
Le parquet de Brest a ouvert une enquête pour "dégradations graves sur un bien d'utilité publique et outrages sur personnes dépositaires de l'autorité publique". Les tags étaient accompagnés de l'inscription "ACAB", signifiant en anglais "tous les flics sont des bâtards", et de "A" cerclés, symbole anarchiste. Ces tags font écho aux slogans "suicidez-vous, suicidez-vous" lancés aux forces de l'ordre le 20 avril à Paris lors du 23ème samedi de mobilisation des "gilets jaunes", suscitant l'indignation.