Fin de vie : malades, de nombreux Français partent à l'étranger pour alléger leurs souffrances

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Guillaume Dominguez, édité par Ophélie Artaud

Il y a quelques jours, le Comité d'éthique a jugé possible une aide active à mourir, "à certaines conditions strictes". Car de nombreux Français, atteints de maladies incurables, partent à l'étranger pour bénéficier de l'aide à mourir. Une démarche longue et coûteuse, que Marie-Hélène vient de débuter. Elle a accepté de témoigner au micro d'Europe 1.

La question de l'aide à la fin de vie a été de nouveau posée avec la mort de Jean-Luc Godard , le réalisateur qui a eu recours au suicide assisté en Suisse . Certains Français partent d'ailleurs à l'étranger pour alléger leurs souffrances, souvent à cause de maladies incurables. C'est le cas de Marie-Hélène. Elle a accepté de témoigner au micro d'Europe 1. À 62 ans, Marie-Hélène apprend qu'elle souffre d'un cancer du sein particulièrement agressif. Il se métastase en quelques mois malgré la chimiothérapie. En juillet dernier, la maladie a atteint le cerveau et la moelle osseuse. Se pose alors pour elle la question de la fin de vie .

"Je ne veux pas que ma famille me voie me dégrader dans cet état"

"J'ai dit que je ne souhaitais pas aller jusqu'au bout de ce parcours de douleur et de déchéance." En France, la loi Claeys-Leonetti prévoit pour tous les patients atteints de maladies incurables la possibilité d'une sédation profonde et continue jusqu'à la mort. Mais pour Marie-Hélène, cette option est inenvisageable. "Pour que la personne meure, il faut cesser de la nourrir, il faut cesser de l'hydrater. Si on cesse de nous hydrater, si on cesse de me donner à manger, on va me tuer. Sauf qu'au lieu de me tuer en un quart d'heure de temps, on va me tuer en X jours. Je ne veux pas que ma famille me voie me dégrader dans cet état. C'est hors de question."

 

Depuis quelques semaines, Marie-Hélène a donc décidé de constituer un dossier pour pouvoir bénéficier de l'aide active à mourir en Belgique . Une solution coûteuse qui prend beaucoup de temps. Marie-Hélène craint surtout de ne plus avoir la force d'effectuer ce dernier voyage. Pour elle, il faut donc que la France avance absolument sur la question de la fin de vie.