Une marche blanche aura lieu en Alsace, dimanche (photo d'illustration). 1:30
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Charlotte Baechler, édité par Thomas Vichard , modifié à
Dans un rapport, le gouvernement se penche sur le problème des violences conjugales, alors qu'un 131ème féminicide s'est déroulé, le dimanche 10 novembre en Alsace. Une marche blanche est d'ailleurs organisée dimanche à Oberhoffen-sur-Moder, dans le Bas-Rin pour rendre hommage à Sylvia, tuée par son conjoint à coups de couteau. 

Alors que l'Inspection générale de la justice a rédigé un rapport sur les violences conjugales, commandé par la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, un 131ème féminicide a eu lieu dimanche 10 novembre, en Alsace, à Oberhoffen-sur-Moder, où Sylvia a reçu plusieurs coup de couteau de la part de son conjoint. Une marche blanche est organisée dans ce village du Bas-Rhin, par la ville de la victime.  

Une mobilisation qui rend évidemment hommage à Sylvia, mais l'objectif est également de faire réagir les femmes battues, qui doivent parler, témoigner et se manifester pour "stopper les féminicides", explique Stella. La marche blanche part de la mairie d'Oberhoffen-sur-Moder et se termine devant le domicile de la victime, avec une minute de silence. Stella a demandé aux participants de se parer de rose, en référence à la couleur préférée de sa mère. 

Une vie marquée par les coups

Décédée à 40 ans, Sylvia Auchter, son nom de jeune fille, a toujours connu les violences conjugales. Quand elle était enfant, elle a vu sa mère se faire battre, une spirale dont elle n'a jamais pu se sortir, tuée à coups de couteau par son compagnon. Elle était d'ailleurs en pleine séparation, sa relation avec son conjoint, Jacky Walter, était devenue chaotique. Sur fond d'alcoolisme, il levait de plus en plus la main sur Sylvia. L'assistante de services hospitaliers avait déposé une main courante en septembre, puis porté plainte en octobre, le divorce devait être prononcé en janvier prochain. 

Le mari de la victime a été mis en examen pour meurtre sur conjoint. 80% des plaintes transmises au parquet ont été classées sans suite, parmi les cas étudiés dans le rapport que révèle le Journal du dimanche.