Familles agressées à Toulon : les victimes dénoncent une "violence gratuite"

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Les femmes ne portaient pas de short (photo d'illustration). © STAN HONDA / AFP
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avec AFP , modifié à
Les femmes, dont les compagnons ont été roués de coups dimanche à Toulon, ne portaient pas de short et assurent avoir fait l'objet de "violence gratuite".

Une des femmes dont les compagnons ont été roués de coups dimanche à Toulon par des jeunes gens, décrit vendredi dans Nice Matin une "scène de violence gratuite" après des insultes sexistes qui avaient suscité les protestations de leurs maris. La jeune femme souligne aussi que ni elle, ni sa sœur, ne portaient de shorts au moment des faits, contrairement aux premières informations diffusées après leur agression. "Personne n'était en short. Ce n'est pas ce qui a déclenché la scène de violence gratuite que nous avons subie dimanche", déclare cette trentenaire. Le procureur de la République à Toulon Bernard Marchal, avait évoqué mercredi une agression sexiste déclenchée par une "provocation à caractère sexuel pour susciter la réaction des hommes".

"La situation dégénère assez vite". "Nous étions en famille. Nous revenions de deux heures de balade en roller (pour les filles) et à vélo (pour les garçons). Au niveau d'un feu, un jeune m'a interpellé : +Mets-toi toute nue!+. Je n'ai pas compris. Puis il s'est adressé à ma sœur : +Toi, t'es jolie+", décrit-elle. "Ma sœur était en jogging, et moi j'étais en leggings avec des chaussettes montantes, des genouillères, des coudières et une casquette. Pas de shorts", précise-t-elle. La situation dégénère assez vite : "Mon mari lui a indiqué de mieux nous parler. Que nous étions des madames. L'individu qui était avec d'autres jeunes en train de boire et de fumer des joints a répondu en narguant : +C'est pas des madames, mais des putes+".

"Ils étaient une dizaine sur lui". Les deux jeunes femmes sont alors bousculées et leurs compagnons sont tour à tour roués de coups en tentant de s'interposer. "Je voyais mon mari au sol. Inconscient. Les gars prenaient de l'élan avec les grillages pour continuer à le frapper. Mon beau-frère est intervenu pour s'interposer. Ils étaient une dizaine sur lui. A le frapper. On voyait sa tête partir dans tous les sens", décrit la jeune femme. "On s'est fait insulter, sauter dessus sans raison. (...) Mais une chose est certaine, je continuerai à faire ce que j'ai envie comme j'ai envie", conclut-elle. Les deux victimes ont eu 10 et 30 jours d'ITT. Deux agresseurs présumés de 17 et 19 ans avaient été interpellés et écroués mardi et une information judiciaire a été ouverte au parquet de Toulon pour identifier d'autres agresseurs.