Face à sa faible rémunération, une accueillante familiale du Nord en grève de la faim

Une accueillante familiale du Nord réclame un salaire "décent" (Illustration).
Une accueillante familiale du Nord réclame un salaire "décent" (Illustration). © Riccardo Milani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
Une accueillante familiale est en grève de la faim depuis huit jours à Lourches dans le Nord, où elle a reçu samedi le soutien de collègues pour dénoncer la faible rémunération de cette profession. Thérèse Bauwens, cette accueillante familiale, réclame une rémunération "décente" de six heures de Smic par jour.

"On veut des salaires décents" : une accueillante familiale est en grève de la faim depuis huit jours à Lourches dans le Nord, où elle a reçu samedi le soutien de collègues pour dénoncer la faible rémunération de cette profession. "Je demande l'augmentation de nos salaires, on travaille 24 heures sur 24, 365 jours par an, et je suis payée entre 2,5 et 3 heures de Smic par jour par personne accueillie", dénonce Thérèse Bauwens, 69 ans, qui accueille chez elle deux personnes âgées et une personne en situation de handicap.

Une rémunération de six heures par jour réclamée

Son travail : "accueillir ces personnes, faire les courses, les repas, les toilettes, les soigner, organiser des activités quotidiennes, des sorties, recevoir les familles etc.", explique-t-elle. Elle affirme ne boire "que du café" depuis le 5 février, et s'est installée dans son garage, tandis qu'une collègue la remplace à son domicile.

Aujourd'hui, "nous réclamons une rémunération de six heures par jour, nous ne sommes pas trop gourmands, une uniformisation des rémunérations sur le territoire (cela varie en fonction des départements) ainsi que l'augmentation des frais d'entretien", versés aux accueillants pour la prise en charge de leurs hôtes, explique-t-elle devant son garage où une trentaine de collègues sont venus la soutenir.

"On n'y arrive pas", souffle l'accueillante familiale

"556 euros de frais d'entretien par mois" et par personne accueillie "pour acheter de la viande, les produits d'hygiène, d'entretien, pour l'électricité, le chauffage, l'eau, les transports... On n'y arrive pas", souffle-t-elle, devant une pancarte "Que faudra-t-il pour que le gouvernement se penche sur les familles d'accueil ?".

"On ne veut pas devenir des fossoyeurs", insiste-t-elle, en référence au livre-enquête du journaliste Victor Castanet dénonçant les pratiques du groupe Orpea dans ses Ehpad.

Près de 8.800 accueillants familiaux en France

La France compte 8.789 accueillants familiaux selon l'Institut de formation, de recherche et d'évaluation des pratiques médico-sociales, et 13.810 personnes y sont accueillies. Le Nord en compte 500 selon le Département, au fait des revendications de Thérèse Bauwens.

Un accueillant familial peut accueillir à domicile jusqu'à trois personnes. Il doit obtenir un agrément auprès du Département qui a une durée de cinq ans, renouvelable. Il doit disposer notamment de conditions d'accueil adaptées avec une chambre d'au moins neuf m2 pour chaque hôte, qui doit aussi avoir libre accès aux pièces communes.