Explosion dans une usine à Dieppe : la CGT s'interroge

L'explosion dans une usine de Dieppe a fait deux morts, le 17 février.
L'explosion dans une usine de Dieppe a fait deux morts, le 17 février. © CHARLY TRIBALLEAU / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Dans un communiqué, la CGT soulève plusieurs questions sur l'intervention d'urgence qui a précédé une explosion faisant deux morts à Dieppe, le 17 février.

La CGT s'interroge jeudi sur la pertinence de certaines mesures prises par Saipol (groupe Avril) dans son usine de Dieppe, en Seine-Maritime, pour l'opération de maintenance d'urgence qui a abouti à une explosion faisant deux morts le 17 février.

Le dégazage de la zone d'intervention au centre des interrogations. "Alors que le risque d'explosion lié à la présence d'hexane était parfaitement connu, pourquoi n'avoir pas mis en oeuvre le dégazage de la zone d'intervention par ventilation forcée permettant de supprimer le risque d'explosion, comme cela est réalisé lors des arrêts techniques sur les différents sites Saipol", se demande le syndicat dans un communiqué revenant sur cet accident survenu le 17 février.

Interrogé sur ce point, le groupe Avril, maison-mère de Saipol, a répondu qu'il n'est pas techniquement possible de dégazer avant la vidange, vidange durant laquelle est intervenue l'explosion. "Cette opération aurait eu lieu après la vidange" si l'accident n'était pas survenu, a précisé un porte-parole du groupe.

Le groupe Avril se défend. La CGT se demande aussi pourquoi la direction a "fait intervenir en urgence la société SNAD sur un site qu'elle ne connaissait pas et non la société ORTEC qui intervenait habituellement". Avril répond que la société ORTEC n'avait "pas de camion spécifique (nécessaire à l'opération, NDLR) disponible". Le groupe a donc eu recours à la SNAD qui n'était jamais intervenue à Dieppe mais intervient à Grand Couronne "régulièrement" et est compétente pour l'opération, selon la même source.

Le numéro un des huiles et oléagineux en France souligne aussi qu'une inspection préalable commune entre Saipol et la SNAD a été réalisée avant l'opération, alors que la CGT s'interroge aussi sur ce point. Tandis que le syndicat soupçonne la direction d'avoir voulu gagner du temps pour relancer la production au plus vite, le groupe assure que "l'opération n'a pas été réalisée dans la précipitation". L'usine Saipol de Dieppe est "à l'arrêt pour une période qui peut être de plusieurs mois", selon Avril. La plupart des 40 salariés sont au chômage technique, selon la même source.