EXCLU E1 - Troisième plainte contre Tariq Ramadan : "Cette nuit-là, j’ai cru mourir"

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S.L. avec J.R. , modifié à
La plaignante, qu'Europe 1 a pu rencontrer, assure que le prédicateur, qu’elle accuse de viols, a été d’une "extrême violence" avec elle.  
TÉMOIGNAGE

"J’avais du mal à dire ce mot : ‘viols’. Aujourd’hui j’arrive à le dire, et je ne veux pas que d’autres personnes subissent ça." Marie, la troisième femme à porter plainte pour viols contre Tariq Ramadan, témoigne sur Europe 1. Elle accuse le prédicateur de viols, de violences ou encore de menaces, entretenus pendant des mois entre février 2013 et juin 2014 par l’intellectuel.

"J’ai cru mourir", raconte-t-elle à l’évocation de sa dernière rencontre avec Tariq Ramadan, dans le Nord. "Il était d’une extrême violence, comme jamais je n’ai pu le vivre dans ma vie. Ça a été la pire nuit de ma vie".

"J’ai été flattée qu’il vienne vers moi". Cette mère de famille, d’une quarantaine d’années, assure avoir été contactée directement par le prédicateur, sur Facebook. "J’ai été touchée et flattée qu’il vienne vers moi. C’est lui qui me contacte, il m’a mise en confiance. Je me suis livrée à lui en lui racontant tout ce qui s’est passé dans ma vie". Elle lui raconte notamment son passé d’escort girl, activité arrêtée bien avant sa rencontre avec l’intellectuel.

Selon son récit, c'est dans un hôtel à Bruxelles qu'a lieu leur premier rendez-vous, en février 2013. "Tout de suite ça a dérapé dans une violence que je n’imaginais pas", poursuit Marie. Choquée par le comportement de l’intellectuel, elle serait partie après le petit-déjeuner. "Aussitôt il m’a reproché mon départ, en me disant que c’était un complot, que j’étais envoyée par ses ennemis et que je le regretterais."

"J’étais dans la peur constamment." L’intellectuel l'aurait alors menacée de révéler son passé d’escort girl. "Il s’en est servi pour dire qu'il sortirait tout ça et qu’il m’anéantirait. Là, les menaces ont commencé fortement. Il menaçait de dévoiler nos échanges, de me mettre à nu. Il fallait que je lui obéisse."

Selon la plaignante, les menaces se sont ensuite poursuivies, et les termes seraient devenus de plus en plus crus. "Il utilisait toute sorte de mots pour me qualifier et me dégrader : ‘salope, chienne, pute, obéis, connasse, tu es mon esclave’." "J’étais dans la peur constamment."