Euro Disney relaxé dans une affaire de discrimination à l'embauche

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avec AFP , modifié à
L'annonce, publiée trois fois en 2006, exigeait des candidats au poste qu'ils soient de "nationalité européenne".

Euro Disney, accusé par des associations antiracistes d'avoir voulu discriminer les non-européens dans des offres d'emploi pour son parc d'attraction, a été relaxé mardi par la tribunal correctionnel de Meaux.

"De nationalité européenne". Le tribunal a estimé que le rédacteur de l'annonce discriminante, salarié du plus grand parc d'attraction d'Europe, n'avait pas agi comme "représentant" d'Euro Disney. "L'acte d'exécution est isolé et ne saurait être imputé à la personne morale poursuivie", a expliqué le président du tribunal. La justice n'a donc pas eu à statuer sur le caractère discriminatoire de l'offre d'emploi elle-même, à l'origine de la plainte déposée par SOS Racisme en 2007 : publiée à trois reprises en 2006 dans le journal gratuit 20 Minutes, l'annonce exigeait des candidats à une parade du parc d'être "de nationalité européenne", un critère illégal.

La partie civile va faire appel. Partie civile, "la Maison des potes-Maison de l'égalité va bien évidemment faire appel, et nous demanderons que soit versé au dossier le contrat de travail du responsable des casting pour démontrer qu'il a bien agi comme représentant", a réagi Samuel Thomas, son directeur général, à l'origine de la plainte. L'entreprise aux 15.000 salariés, premier employeur privé sur un seul site en France, a pris acte de la décision du tribunal et n'a pas souhaité faire de commentaire.

Une "erreur humaine". Le 25 mai à l'audience, le groupe coté en bourse s'était défendu en invoquant l'"erreur humaine" et une formulation "maladroite et incomplète". Mettant en avant son "exemplarité" en matière de diversité - 100 nationalités, 20 langues parlées - il s'était plaint d'être une "cible médiatique" pour les associations. Pour SOS Racisme et La Maison des potes, engagées dans plusieurs procédures similaires contre Euro Disney, cette audience, une première, devait permettre de révéler des pratiques discriminatoires dissimulées. Elles accusent l'exploitant du parc de "doser" la présence de noirs et de maghrébins parmi ses salariés, afin de correspondre à la clientèle du parc, en majorité européenne.