Étiquetage de la viande : "Il y a urgence à ce qu'on avance"

Guillaume Musso, directeur de l'action politique UFC-Que Choisir 1280x640 1:07
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M.S. , modifié à
Un nouveau rapport d'UFC-Que Choisir pointe le manque de transparence sur l'origine de la viande dans les plats cuisinés.
INTERVIEW

L’origine de la viande de plus de la moitié des produits transformés vendus en France n’est pas indiquée. C’est le résultat d’une étude menée par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir et publiée lundi, trois ans jour pour jour après le scandale des lasagnes à la viande de cheval. "Il n’y a eu quasiment aucun progrès s’agissant de la transparence" depuis cette affaire, s’est indigné lundi dans le Grand direct de l’actu Cédric Musso, directeur de l’action politique d’UFC-Que Choisir.

Un faible surcoût. "Au moment du scandale, la commission européenne s’est un peu agitée", rappelle-t-il. "On s’attendait à ce qu’il y ait une réglementation contraignante obligeant, comme pour la viande brute, à ce que l’origine soit mentionnée… Mais l’Europe s’est couchée." La France a quant à elle inscrit l’obligation de mentionner l’origine de la viande utilisée dans tous les produits, cuisinés ou non, dans la loi Consommation de 2013. Mais Paris a besoin du feu vert de la Commission européenne pour appliquer cette mesure, car elle ne peut pas obliger les industriels à modifier leurs étiquettes.

Après avoir publié fin 2013 un rapport sur le sujet et malgré une résolution du Parlement européen en février 2015, Bruxelles ne s’est pas décidé à adopter de texte contraignant. UFC-Que Choisir estime que cet étiquetage coûte 0,7% de plus que l’étiquetage actuel et peut faire augmenter d’environ un centime le prix d’une barquette de lasagnes, par exemple.

Une question de santé publique ? Pour Cédric Musso, ce manque de transparence pose un problème de santé publique. En 2015, la découverte d’un trafic a montré que de la viande de cheval vacciné, impropre à la consommation humaine, était parfois utilisée dans des plats cuisinés. Avec le manque de transparence, la viande "peut venir de n’importe où", insiste-t-il. "Le scandale de la viande de cheval a révélé que cette opacité permet des fraudes." Et de résumer : "il y a urgence à ce qu’on avance".