Enseignement supérieur : la Cour des comptes plaide pour un APB plus transparent

La Cour des comptes, dans son rapport, regrette que la communication autour d'APB soit peu adaptée aux lycéens. Image d'illustration.
La Cour des comptes, dans son rapport, regrette que la communication autour d'APB soit peu adaptée aux lycéens. Image d'illustration. © AFP
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avec AFP , modifié à
La Cour des comptes publie un rapport jeudi dans lequel elle recommande, entre autres, que l'Etat gère directement cette plate-forme. 

La plateforme d'admission post-bac (APB), cible de toutes les critiques depuis cet été, a représenté "un progrès" lors de sa création mais paye aujourd'hui une politique d'information insuffisante, note la Cour des comptes dans un rapport publié jeudi.

Défaut de communication. La Cour des comptes pointe la méconnaissance des bacheliers sur le rôle exact de la plateforme. Pour les filières sélectives, ce sont les établissements qui répondent aux candidats, tandis que pour les licences générales non sélectives, les réponses aux vœux des postulants sont apportées par des algorithmes, rappelle-t-elle. Cette méconnaissance génère "un malentendu" causé par une politique de formation "inexistante" auprès des professionnels (conseillers d'orientation, professeurs principaux etc.) et une communication peu adaptée envers les lycéens.

"Une plus grande transparence sur les procédures et les critères de sélection" des établissements qui sélectionnent les dossiers "permettrait de dissiper le sentiment d'opacité qu'éprouvent certains candidats", note la Cour. "La principale difficulté" d'APB reste toutefois la gestion des admissions en licence, causée par le décalage entre les capacités d'accueil de certaines formations très demandées et le nombre des candidatures, un différentiel qui s'est accru avec la hausse des effectifs étudiants.

Critères de sélection mal connus. Les critères assignés par le ministère sont l'origine académique du postulant, la situation de famille, l'ordre du vœu dans sa liste. En cas de trop-plein, les ex-aequo sont départagés par le tirage au sort. Or la Cour relève que ces critères sont là encore mal connus des candidats et qu'en plus "ils ne correspondent pas exactement au code de l'éducation".

Une gestion directe par l'Etat ? Le logiciel APB est géré par l'Institut national polytechnique (INP) de Toulouse. L'institution de la rue Cambon estime que "la gestion de la procédure devrait relever directement de l'Etat". Elle souhaite voir intégré l'ensemble des formations publiques ou reconnues par l'Etat, "dès lors que les défauts du système seraient complètement corrigés". Les recommandations de la Cour restent valables même si APB change de nom et intègre pour la session 2018 les nouvelles modalités d'entrée à l'université, des changements promis par la ministre de l'Enseignement supérieur.