Douze ex-membres de Génération identitaire interpellés en France

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avec AFP , modifié à
Douze anciens membres du groupe d'ultradroite dissous Génération identitaire, accusés d'avoir reconstitué illégalement une nouvelle association, ont été interpellés en France mardi.

Douze anciens membres du groupe d'ultradroite dissous Génération identitaire, accusés d'avoir reconstitué illégalement une nouvelle association, ont été interpellés en France mardi, a-t-on appris de sources proches du dossier. Quatre autres personnes sont toujours recherchées par les gendarmes de la section de recherches de Paris, selon l'une de ces sources.

Dissous en mars 2021

Génération identitaire (GI) avait été dissous en mars 2021 par un décret en conseil des ministres. Plusieurs de ses anciens cadres sont soupçonnés de "s'être regroupés au sein d'une nouvelle association nommée Argos" dont les objectifs seraient "proches" de Génération identitaire, selon l'autre source.

Sur son site, l'association Argos affirme défendre "notre civilisation multimillénaire, mutilée par des décennies de délires progressistes, d'amnésie forcée et de soumission aux autres civilisations."

Sur Telegram, des militants de la mouvance ultradroite ont annoncé que "plusieurs patriotes de l'association de soutien aux lanceurs d'alerte (ASLA)", une autre structure née de la dissolution de Génération identitaire, "ont été placés en garde à vue". "Des perquisitions ont eu lieu ce matin, à 6h, dans toute la France chez ceux qui ont osé résister. (Paris, Lyon, Savoie...)", ont affirmé ces militants. Selon une des deux sources, ces perquisitions ont été notamment menées à Paris, Lyon et en Savoie. L'AFP n'a pas pu se faire confirmer que certains des suspects étaient aussi membres d'ASLA.

Enquête ouverte pour "participation au maintien ou à la reconstitution d'une organisation"

Ce coup de filet survient dans le cadre d'une enquête ouverte pour "participation au maintien ou à la reconstitution d'une organisation" après "un signalement par article 40 du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin", a précisé l'une des sources proches du dossier. "On a une accélération, une multiplication des procédures contre la mouvance identitaire qui s'apparente à une persécution politique", a réagi auprès de l'AFP l'avocat Pierre-Vincent Lambert, qui se présente comme "le conseil d'une partie des mis en cause".

"On a des dossiers qui étaient (dormants) depuis des années qu'on fait revenir vers les tribunaux. Pour une affiche, une banderole ou une petite action c'est quarante-huit heures de garde à vue et des perquisitions quasiment systématiquement", a ajouté Me Lambert, dénonçant des "moyens disproportionnés".

Génération identitaire, mouvement politique de l'ultradroite plaidant pour la "défense" de l'identité européenne, s'est fait connaître par la médiatisation d'opérations spectaculaires contre l'islam et les migrants. Le décret de dissolution de GI faisait notamment état de "liens avec des groupuscules d'ultradroite dont (GI) reçoit un soutien logistique et qui défendent une idéologie appelant à la discrimination, à la violence ou à la haine au nom de théories racialistes ou suprémacistes".